Le festival « Graff Saha » initié par un jeune graffeur burkinabè en est à sa 3è édition même si cet art reste encore peu connu dans le pays.
A l’occasion de ce festival international de graffiti, les graffeurs ont peint le côté ouest d’un mur de plusieurs dizaines de mètres sur une thématique précise : "Racines et destin, le Burkina Faso en mouvement".
"Le Burkina Faso est effectivement en mouvement pour sa souveraineté. C’est pourquoi nous avons choisi cette thématique", explique à TRT Afrika Ousmane Guigma dit Manoos, peintre, graffeur dessinateur et coordonnateur du festival Graff Saha
"On a eu à peindre sur un mur d’une centaine de mètres avec une quinzaine d’artistes intervenants", ajoute-t-il.
Sur ces murs, s’étalent entre autres des portraits d’illustres personnalités.
"Par exemple un portrait de Me Pacéré Titinga (ndlr l’un des premiers avocats du pays, homme de culture et de lettres). On ne peut pas parler de racines sans évoquer ce grand homme de culture", affirme le peintre.
"On a peint aussi le Professeur Joseph Ki-Zerbo (ndlr premier agrégé d’histoire au Burkina Faso dont le nom a été attribué à l’université de Ouagadougou) qui prônait la vraie indépendance de l’Afrique", indique Ousmane Guigma et d’affirmer qu’il y a aussi le portrait du Président du Faso le Capitaine Ibrahim Traoré.
À part les portraits, les graffeurs ont aussi dressé sur ces murs "des messages de paix, de cohésion, de civisme et de patriotisme", explique le promoteur du festival.
Le graffeur béninois William Decixeau qui participe pour la deuxième fois au festival Graff Saha dit être venu parce qu’il est motivé par le partage et porté par une conviction : "c’est l’art qui unit les peuples et je nourris une forte envie d’une Afrique unie".
"A travers ma fresque à cette édition, j’exprime la rage que l’Africain d’aujourd’hui doit avoir pour sa liberté et pour défendre ses droits. Je dis à travers ma fresque que lorsque la cadence change, il faut obligatoirement changer les pas de danse, et aujourd’hui la cadence est en train de changer et chaque africain qui aime son pays, son continent doit se mettre dans la danse et continuer la lutte pour une souveraineté rétablie", explique William Decixeau.
L’artiste pense que malgré la crise sécuritaire que le Burkina traverse, le pays reste tout de même fréquentable.
"Au Faso les gens continuent de mener leur vie normalement à ce que je constate… Je veux dire que c’est du courage et beaucoup de force pour les forces qui sont sur le terrain pour défendre la nation", affirme le graffeur béninois. Et d’inviter chaque burkinabè chaque africain à un patriotisme absolu pour que nous puissions, ensemble atteindre notre véritable souveraineté.
Dans un message similaire, le promoteur du festival appelle les Burkinabè à contribuer d’une manière ou d’une autre au patriotisme, au civisme pour sortir de la crise sécuritaire.
"C’est pour cela que nous aussi à travers le graffiti, nous essayons de passer, de véhiculer des messages de paix, de cohésion, de patriotisme et de civisme. Nous voulons que chacun au-delà de son activité, puisse œuvrer à ce que le pays aille de l’avant", a souhaité Ousmane Guigma.