La cybercriminalité, l’autre guerre menée par le Burkina Faso
AFFAIRES ET TECHNOLOGIE
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La cybercriminalité, l’autre guerre menée par le Burkina FasoParallèlement à l’offensive contre le terrorisme, le gouvernement burkinabè mène une guerre numérique face à la montée des actes cybercriminels mettant en mal la paix et la cohésion sociale du pays.
L'Association des bloggers s’inquiète de la montée des actes cybercriminels mettant en mal la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso. / Getty Images
13 mars 2025

Face aux actes de cybercriminalité, le Burkina Faso a décidé de mettre au point une nouvelle plateforme de signalisation dénommée "Alerte BCLCC".

La plateforme a été mise en place par la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) pour, selon les autorités, faciliter les signalements en ligne sur les actes de cybercriminalité.

Le fonctionnement de la plateforme de signalement est simple. Elle est téléchargeable sur toute les applications.

Selon le commandant de la BCLCC, le commissaire principal de police, Samire Yoni, une fois sur la plateforme, deux options s’offrent aux usagers : Le “Signalement Anonyme” et “le Signalement Nominatif”.

La première ne nécessite pas la création d’un un compte, dit-il. Il suffit de cliquer sur le bouton “Signalement Anonyme”.

Il faut dès lors sélectionner le type d’infraction, puis, poursuit-il, ajouter une description et importer vos éléments de preuves.

"La plateforme Alerte BCLCC a été créé pour faciliter à chaque citoyen de signaler en toute sécurité et confidentialité les cas d’infractions liées aux TIC (fausses informations, Apologie du terrorisme, escroquerie en ligne etc.) et surtout permettre aux citoyens d’être co-acteur de la sécurité", a expliqué le commandant de la BCLCC.

Les statistiques enregistrés sur le cyber harcèlement les deux dernières années qui se résument à 60 cas en 2023 et 51 cas en 2024, confie le commissaire principal de police Samire Yoni à TRT Afrika,.

"Depuis le lancement de la plateforme de signalement alerte.bclcc, nous avons enregistré 14.464 cas de signalements soit 14.203 cas de désinformations et 0 cas de cyber harcèlement pour l’instant", a rensigné le commandant de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité.

Un contexte de lutte contre le terrorisme

C’est l’association des blogueurs du Burkina Faso qui a attiré la sonnette d’alarme au mois de janvier dernier.

Dans son rapport d’observation des contenus des médias et réseaux sociaux 2023/2024, l’association s’inquiète de la montée des actes cybercriminels mettant en mal la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso.

"Il y a des gens bien connues qui par leurs publications posent un souci à la cohésion sociale dans notre pays. Qu’ils soient installés sur le territoire national ou à l’extérieur, parce qu’il ne faut pas oublier cela, il y a des dynamiques extérieures, des profils qui sont à l’extérieur mais qui ont pour terrain d’activité le Burkina Faso", s’est indigné Gabriel Kambou, président du Conseil d’administration de l’association des blogueurs du Burkina (ABB).

Régulation du secteur

Pour cette association, le Conseil supérieur de la communication (CSC) doit avoir un regard beaucoup plus ferme sur le numérique au Burkina.

"Nos hommes sont au front dans la brousse, dans la poussière, sous le soleil, le froid. Il ne faut pas que nous qui sommes sur les réseaux sociaux nous causons encore d’autres dommages pour la cohésion sociale de notre pays", a déclaré M. Kambou.

Selon le président du ABB prône autant de rigueur dans la lutte contre cybercriminels que celle appliqué dans la guerre contre le terrorisme, plaidant pour davantage d’efforts en matière de régulation afin, dit-il, de pacifier l’espace numérique burkinabè.

La toile Burkinabè se développe de façon exponentielle. Le pays compte au moins trois millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, une augmentation de 46,2% entre 2023 et 2024, selon les chiffres de l’Association des blogueurs.

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