Le Niger a annoncé des réformes afin d'affirmer son contrôle sur son secteur pétrolier, qui, selon lui, est largement exploité par des sociétés chinoises.
A l'issue d'un conseil des ministres mardi, le gouvernement a ordonné, entre autres réformes, ''l'uniformisation des grilles salariales des employés expatriés et nigériens'', rapporte l'Agence nigérienne de presse (ANP).
Une directive a également été donnée à la China National Petroleum Corporation (CNPC) de nommer “des représentants nigériens à des postes opérationnels au sein de l'opérateur CNPC, avec les mêmes statuts, les mêmes droits et les mêmes avantages que ceux accordés aux Chinois”.
Les nouvelles règles imposent également aux compagnies pétrolières de donner la priorité aux citoyens lors de l'embauche. “Cette ordonnance exige l'emploi prioritaire de la main-d'œuvre nigérienne, l'utilisation de biens et de services locaux et un transfert de technologie qui permettra à terme une autonomie technique”, ont déclaré les autorités.
Contrats pétroliers
Le gouvernement a également appelé à une révision des lois et conventions existantes régissant le secteur pétrolier, en vue d'un alignement plus efficace entre l'accord de transport de 2019 et les contrats de transport de pétrole brut.
Le gouvernement a exprimé sa frustration face aux “clauses prohibitives” des contrats utilisées par les opérateurs pour maximiser leurs profits aux dépens du Niger.
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont récemment pris une série de mesures pour affirmer leur contrôle sur leurs vastes ressources, qu'ils estiment être exploitées par des sociétés étrangères depuis des décennies.
La semaine dernière, le gouvernement nigérien a expulsé trois responsables chinois du secteur pétrolier, dont des directeurs de la China National Petroleum Corporation (CNPC).
Depuis l'arrivée au pouvoir du leader militaire nigérien, le général Abdourahmane Tiani, en 2023, le pays d'Afrique de l'Ouest a de plus en plus tourné le dos à la France, coupant les liens économiques, diplomatiques et sécuritaires avec l'ex-puissance coloniale.
En décembre dernier, il a repris le contrôle de la mine d'uranium de Somair à la société française de combustible nucléaire Orano.