Le président sud-africain Cyril Ramaphosa prévoit de discuter des opportunités commerciales pour les entreprises d'Elon Musk lors d'une visite à Washington cette semaine, visant à rétablir les relations avec le président américain Donald Trump, a déclaré lundi le porte-parole de Ramaphosa.
Trump a critiqué l'Afrique du Sud pendant son second mandat, exprimant son désaccord avec la politique de réforme agraire du pays et sa plainte contre Israël, allié des États-Unis, devant la Cour internationale de justice.
L'Afrique du Sud accuse Israël de commettre un génocide à Gaza.
L'administration Trump a coupé les financements à l'Afrique du Sud en février et a accordé la semaine dernière le statut de réfugié à un groupe de Sud-Africains blancs, affirmant qu'ils faisaient face à une discrimination raciale – une affirmation que le gouvernement sud-africain dément.
Les leaders sud-africains ont mis de côté leurs rivalités politiques pour s'attaquer aux menaces de sanctions de Trump qui accuse le pays de confisquer des terres.
Les deux chefs d'État doivent se rencontrer mercredi. Les responsables sud-africains préparent une proposition commerciale à présenter à Trump pour rétablir la relation bilatérale.
Une proposition potentielle pourrait être que Tesla – dirigée par Musk, un proche allié et conseiller de Trump – bénéficie de tarifs douaniers avantageux sur ses importations en Afrique du Sud en échange de la construction de stations de recharge pour véhicules électriques.
« Cela pourrait être l'un des points discutés », a indiqué le porte-parole de Ramaphosa, Vincent Magwenya, en réponse à une question par message texte sur le sujet.
Interrogé sur la question des licences pour l'entreprise de satellites de Musk, Starlink, Magwenya a répondu : « Certainement, la question sera abordée. »
Les États-Unis ont poussé certains pays confrontés à des tarifs douaniers à approuver Starlink, a rapporté le Washington Post plus tôt ce mois-ci, citant des câbles du département d'État.
Musk, qui est né en Afrique du Sud, a précédemment affirmé que Starlink était interdit d'opérer en Afrique du Sud parce qu'il n'est pas Noir, une allégation que les responsables sud-africains ont réfutée. Le régulateur des télécommunications sud-africain a déclaré en mars que Starlink n'avait pas demandé de licence.
La réforme sud-africaine vise à promouvoir un accès élargi aux ressources naturelles dans un pays où 81% de la population est noire mais elle ne détient que 4% des terres tandis que la minorité blanche (8% de la population) en possède 72%.
L'affirmation erronée de Musk semblait critiquer les règles locales de Black Economic Empowerment, qui exigent que les titulaires de licences de télécommunications détenues par des étrangers vendent 30 % des actions de leurs filiales locales à des groupes historiquement défavorisés.
Le ministre sud-africain de l'Agriculture, John Steenhuisen, qui fait partie de la délégation se rendant aux États-Unis lundi, a déclaré qu'il souhaitait obtenir des avantages commerciaux pour les agriculteurs sud-africains.
Les produits agricoles sud-africains bénéficient actuellement d'un accès en franchise de droits au marché américain dans le cadre de l'African Growth and Opportunity Act. Cependant, sous le régime tarifaire de Trump, cet avantage est désormais menacé.
La réforme sud-africaine vise à promouvoir un accès élargi aux ressources naturelles dans un pays où 81% de la population est noire mais elle ne détient que 4% des terres tandis que la minorité blanche (8% de la population) en possède 72%.
« Perdre ces avantages serait désastreux pour les agriculteurs, les travailleurs agricoles et l'économie dans son ensemble », a fait savoir Steenhuisen dans un communiqué.
