Un tribunal nigérian a condamné mercredi une célèbre utilisatrice de TikTok à six mois de prison pour avoir "jeté" des billets de naira, la monnaie locale, en l'air lors d'une fête, une pratique courante de célébration dans le pays.
Murja Kunya, une TikTokeuse originaire de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, et suivie par plus d'un million de personnes, a été condamnée par un tribunal fédéral de la ville après avoir plaidé coupable, selon les documents judiciaires.
Le juge Simon Amobeda a offert à Kunya une alternative à la peine de prison : une amende de 50 000 nairas (33 dollars) et l'obligation de devenir une militante en ligne contre les abus de la monnaie naira, en utilisant sa large audience sur les réseaux sociaux.
L’influenceuse de 26 ans est connue pour ses démêlés fréquents avec la loi en raison de ses vidéos en ligne. Ces vidéos ont conduit à plusieurs arrestations et poursuites judiciaires.
Cache-cache avec les autorités
Elle a été arrêtée par l'agence nigériane de lutte contre la corruption, la EFCC, en janvier, après qu'une vidéo en ligne l'a montrée en train de jeter des billets de naira dans une chambre d'hôtel à Kano, un acte interdit par la loi nigériane.
L'influenceuse a obtenu une libération sous caution administrative de la part de la EFCC, mais elle s'est enfuie et n'a pas comparu devant le tribunal pour son inculpation.

La Banque centrale du Ghana a mis en garde contre l’utilisation des billets de Cedi, la monnaie locale, sous formes de bouquets et de panier cadeau lors des cérémonies.
Elle a été de nouveau arrêtée en mars, après des semaines de cache-cache avec les agents de la EFCC, et traduite devant le tribunal où elle a plaidé coupable.
La célébration avec des billets de banque, appelée "spraying", est une pratique courante lors des mariages et fêtes au Nigeria, mais elle est interdite par la loi car elle est considérée comme un manque de respect envers la monnaie nationale.
Depuis l'année dernière, la EFCC applique une loi de 2007 interdisant les abus du naira, bien que certains critiques affirment que cette loi est appliquée de manière sélective.
Plusieurs célébrités ont été arrêtées et poursuivies en vertu de cette loi, qui prévoit une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison et une amende de 50 000 nairas.