Donald Trump avait, plus tôt cette année, suscité un tollé en déclarant que les Etats-Unis prendraient le contrôle de Gaza et en ferait la "Riviera" du Moyen-Orient, poussant les dirigeants arabes à élaborer, lors d'un sommet en mars au Caire, un plan pour l'après-guerre afin de reconstruire le territoire dévasté par 19 mois de guerre.
L'ancien promoteur immobilier a conclu vendredi une tournée en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis, marquée par d'étourdissantes annonces économiques et une ouverture vis-à-vis du nouveau pouvoir syrien avec l'annonce d'une levée des sanctions américaines.
Les présidents palestinien Mahmoud Abbas et égyptien Abdel Fattah al-Sissi sont arrivés vendredi et samedi dans la capitale irakienne. Parmi les participants figurent également l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, mais la plupart des dirigeants des pays du Golfe ne feront pas le déplacement, selon une source diplomatique.
L'armée israélienne a annoncé, ce samedi, avoir mené des "frappes d'envergure" sur Gaza marquant une nouvelle étape dans l'intensification de son offensive sur l'enclave où plusieurs jours de bombardements ont tué des centaines de personnes.
Absence du président syrien
Et le président syrien, Ahmad al-Charaa, qui a pris le pouvoir en décembre 2024, ne participera pas non plus au sommet. Il est représenté par son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani.
Le sommet est principalement axé sur la guerre dans la bande de Gaza. Après plus d'un an de bombardements israéliens, le territoire palestinien est ravagé et la situation humanitaire y est dramatique, notamment depuis le 2 mars, date à laquelle Israël a bloqué toute entrée d'aide.
Alors que les discussions en vue d'une trêve semblent dans l'impasse, l'armée israélienne a annoncé, ce samedi, le lancement d'une nouvelle offensive majeure à Gaza.
"Rétablir la stabilité régionale"
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a précisé que le sommet approuverait les décisions prises lors de la réunion du Caire en mars pour soutenir la reconstruction de Gaza.
Ce plan arabe prévoit un fonds destiné à financer la reconstruction --53 milliards de dollars sur cinq ans-- pour le territoire palestinien qui devrait être administré durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l'Autorité palestinienne n'en reprenne le contrôle.
Une approche qui apparaît comme une alternative à la proposition largement condamnée de M. Trump qui avait dit vouloir prendre le contrôle du territoire.
"Nous nous intéressons à Gaza. Et nous allons faire en sorte que cela soit réglé. Beaucoup de gens sont affamés", a-t-il soutenu, vendredi, lors de sa visite aux Emirats arabes unis.
Parmi les autres personnalités présentes ce samedi à Bagdad figurent le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, dont le pays a reconnu en mai 2024 l'Etat de Palestine.
Lors de ce sommet, l'Egypte présentera aussi sa "vision" sur "les défis auxquels la région est confrontée, en mettant particulièrement l'accent sur les récents développements de la cause palestinienne et les efforts visant à rétablir la stabilité régionale", selon un communiqué de la présidence au Caire.
La dernière fois que l'Irak a accueilli un sommet de la Ligue arabe remonte à 2012.