Cette déclaration, rapportée par Le Figaro, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Tel Aviv.
L'éventualité d'une reconnaissance française s’inscrit dans une dynamique européenne amorcée par plusieurs pays, dont l’Espagne, l’Irlande et la Norvège.
La France pourrait annoncer sa décision à l’occasion d’une conférence à l’ONU en juin, coorganisée avec l’Arabie saoudite.
À Paris, cette reconnaissance est envisagée comme un moyen de relancer un processus diplomatique au point mort, notamment depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.
La France appelle Israël à mettre fin aux violences à Gaza, soulignant la nécessité de libérer les otages et de démilitariser le mouvement Hamas.
Selon des diplomates français, l’intérêt de cette démarche réside dans son potentiel à provoquer une réaction internationale plus large.
La France espère ainsi encourager une dynamique régionale, y compris du côté des États arabes, vers une reconnaissance mutuelle entre Israël et la Palestine.
“Méthode israélienne habituelle”
Du côté israélien, la perspective d’une telle reconnaissance est perçue comme une remise en cause directe de la position israélienne sur le statut des territoires palestiniens.
Pour la source citée par Le Figaro, reconnaître la Palestine reviendrait à “récompenser le Hamas”. Le gouvernement de Benyamin Netanyahu n’a cependant pas confirmé officiellement cette ligne de réponse.
Israël cherche également à éviter que la décision française n’incite d’autres pays occidentaux, comme le Royaume-Uni ou le Canada, à suivre le même chemin.
L’enjeu est de maintenir un front diplomatique favorable à la position israélienne, notamment auprès de ses partenaires historiques.
Peu après l'ordre donné par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz de "saisir davantage de territoire à Gaza", la France s’est dite "opposée à toute forme d’annexion, qu’elle concerne la Cisjordanie ou Gaza".
À Paris, la menace israélienne n’a pas surpris les milieux diplomatiques. Une source diplomatique citée par Le Figaro estime que “c’est la méthode israélienne de négociation habituelle”.
Un autre diplomate indique que ce type de menaces avait déjà été entendu par le passé, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas, à ce stade, d’une position officielle du gouvernement israélien.
Il considère, toutefois, que cette réaction révèle le potentiel de la position française en tant que levier diplomatique : dans un contexte où peu d’initiatives parviennent à faire évoluer la situation à Gaza ou à relancer le dialogue, cette perspective semble, selon lui, susciter une réponse israélienne d’une intensité inhabituelle.
