Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a proposé, ce mardi, de signer simultanément un accord de paix avec l'Azerbaïdjan et un document sur la dissolution du groupe de Minsk de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
"Nous comprenons l'agenda proposé par l'Azerbaïdjan pour dissoudre le groupe de Minsk de l'OSCE. En effet, si nous fermons la page du conflit du Karabakh, pourquoi avons-nous besoin d'un format qui traite de son règlement ?", s’est interrogé M. Pashinyan lors d'une réunion de l'assemblée nationale du pays à Erevan, la capitale.
Pashinyan a, toutefois, ajouté que le groupe de Minsk de l'OSCE s'inscrivait de facto dans un contexte plus large et qu'Erevan voulait s'assurer que Bakou ne considère pas la démarche de l'Arménie comme une démarche visant à "clore le conflit sur son territoire et à le transférer à l'Arménie".
"Nous proposons de conclure un accord de paix et de dissoudre simultanément le groupe de Minsk de l'OSCE, c'est-à-dire de signer les deux documents le même jour", a-t-il ajouté.
L'Azerbaïdjan n'a pas immédiatement commenté la proposition de Pashinyan.
Guerre du Karabakh
Créé en 1992, le groupe de Minsk de l'OSCE, présidé par la France, la Russie et les États-Unis, avait pour objectif de faciliter la résolution du conflit du Karabakh.
Les relations entre les deux anciennes républiques soviétiques sont tendues depuis 1991, date à laquelle l'armée arménienne a occupé le Karabakh -territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan- et sept régions adjacentes.
La majeure partie du territoire a été libérée par l'Azerbaïdjan au cours d'une guerre de 44 jours à l'automne 2020, qui s'est terminée par un accord de paix négocié par la Russie, ouvrant la voie à des pourparlers sur la normalisation et la démarcation.
En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a établi sa pleine souveraineté au Karabakh après la reddition des forces séparatistes de la région.
En mars, Bakou et Erevan ont déclaré être parvenus à un consensus sur un accord de paix, mais depuis lors, les deux pays se sont accusés mutuellement d'attaques transfrontalières.