Le gouvernement italien s’apprête à abaisser sa prévision de croissance économique pour 2025, tablant désormais sur 0,6 % contre 1,2 % auparavant, a indiqué mercredi à l’AFP une source gouvernementale.
Le même type d’annonce a été fait en France, la croissance devrait atteindre 0,5 % du PIB en 2025 et 1,1 % du PIB en 2026, selon les prévisions de ce jour de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Cette révision à la baisse de 0,3 point par rapport aux prévisions d’automne 2024 s’explique par l’incertitude générée par un conflit commercial d’ampleur, potentiellement durable.
Le gouverneur de la Banque de France a commenté cette annonce avec nuance. Selon François Villeroy de Galhau, la guerre commerciale avec les États-Unis aura peu, voire “probablement pas” d’effet sur l’inflation européenne, mais il y a “un effet sur la croissance”, avec un impact direct à la baisse estimé à 0,25 point sur le PIB de la zone euro, a-t-il déclaré. “Nous avons encore une marge de baisse des taux, son rythme et son ampleur sont à déterminer selon [...] un pragmatisme agile”, a-t-il ajouté.
Des effets sur l’économie européenne encore mal évalués
Les ministres du gouvernement français ont fait de la pédagogie ce matin pour expliquer ce qui pourrait arriver sans avoir une vision très claire des effets à long terme. Véronique Louwagie, ministre en charge du Commerce, a admis ce matin sur Franceinfo que “l’augmentation des droits de douane est un choc majeur pour les Français et les Européens [et que] les entreprises qui exportent le plus vers les États-Unis” vont être les plus touchées, ce qui représente 28 000 entreprises, dont 40 % exportent plus de la moitié de leur production vers les États-Unis.

Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens affichent unité et fermeté face aux menaces de guerre commerciale émises par Donald Trump. Emmanuel Macron a même lancé que l’Europe “devra se faire respecter”.
Toujours sur Franceinfo, Marc Ferracci, ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie, a pour sa part dressé la liste des secteurs impactés. "On a un certain nombre de filières aujourd’hui potentiellement en difficulté", a-t-il reconnu, citant notamment “la cosmétique et le luxe, l’aéronautique qui exporte beaucoup, l’industrie mécanique". Il conclut ainsi : “Tout va dépendre de la durée des taxes douanières. Si les négociations aboutissent, l’impact sera relativement indolore Si les taxes s’installent dans la durée, il y a un risque sur l’emploi.”
Considérée comme proche de Donald Trump, la Première ministre italienne d'extrême droite, Giorgia Meloni, a annoncé mardi soir qu'elle se rendrait à Washington le 17 avril. Parmi les sujets abordés, il y aura sans doute la question des taxes douanières.