"Vous avez écrit l'histoire", a déclaré aux délégués réunis pour cette occasion le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Pour l'OMS, ses États membres "ont fait un grand pas en avant dans les efforts visant à rendre le monde plus sûr face aux pandémies, en élaborant un projet d'accord" qui devra encore être formellement approuvé lors de la prochaine Assemblée mondiale de la Santé en mai.
L'ensemble du texte a été validé vers 02h00 (00H00GMT) après une ultime négociation marathon de près de 30 heures.
Les pays ont "démontré que le multilatéralisme est bien vivant", a relevé Tedros, alors que les négociations se sont déroulées dans un contexte de crise du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l'aide internationale américaine décidées par le président Donald Trump, et de menaces de droits de douane américains sur la pharmacie.
Les Etats-Unis étaient aussi absents des négociations, le président américain ayant décidé que son pays quittait l'organisation.
"Leçons du Covid"
Cinq ans après l'arrivée du Covid-19, ses millions de morts et une économie mondiale dévastée, l'accord doit permettre de mieux préparer le monde, loin d'être équipé pour affronter une autre pandémie, selon l'OMS et les experts.
"La conclusion des négociations (...) représente une étape importante dans notre engagement collectif à renforcer la sécurité sanitaire mondiale. Bien que le processus n'ait peut-être pas donné tous les résultats escomptés, il a ouvert une voie importante pour la collaboration future dans nos efforts pour être mieux préparés à faire face à d'éventuelles pandémies", a déclaré le représentant tanzanien, au nom de 77 pays du groupe régional africain, devant les délégués.
Sur X, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également salué le consensus : "Nous avons tiré les leçons du Covid. Pour vaincre une pandémie, il faut des tests, des traitements et des vaccins. Mais il faut aussi de la solidarité et de la coopération mondiale".
"Accord historique"
Les négociations - en conférence hybride - avaient pourtant avancé plus lentement que prévu mardi, après trois jours de pause, butant essentiellement jusqu'au bout sur le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement.
Le sujet avait été au cœur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s'accaparer les doses de vaccin et autres tests.
Plusieurs pays, où l'industrie pharmaceutique pèse lourd dans l'économie, sont opposés à l'idée d'obligation de transfert et insistent sur son caractère volontaire. Un consensus a finalement émergé autour du principe de transfert de technologies "convenu d'un commun accord".
Considéré comme une des pièces centrales du texte, cette disposition prévoit par ailleurs la création d'un "Système d'accès aux agents pathogènes et de partage des avantages" (PABS en anglais), à savoir les produits de santé découlant de leur utilisation, comme des vaccins ou des tests. Le texte vise aussi à élargir l'accès à ces produits en établissant un réseau mondial de chaîne d'approvisionnement et de logistique.