La défense civile de Gaza a annoncé, ce dimanche, la mort de 33 personnes, “dont plus de la moitié étaient des enfants”, dans des frappes israéliennes. Le porte-parole de cette organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal, a fait état d’une “série de raids israéliens violents après minuit et à l’aube ce dimanche dans différentes zones de la bande de Gaza”.
Ce qui porte à 200, le nombre de Palestiniens tués en 48 heures, tandis que 300 000 personnes ont été déplacées de force du nord de Gaza vers Gaza-Ville au cours des deux derniers jours, a déclaré le bureau des médias de l’enclave dans un communiqué.
“ Un nouveau crime s’ajoute au bilan sanglant d’Israël : plus de 200 martyrs ont été tués dans le seul gouvernorat du nord de Gaza au cours des dernières 48 heures, dans une série de massacres incessants “, a souligné le communiqué.
L’armée israélienne a également détruit, totalement ou partiellement, plus de 1 000 logements et déplacé de force plus de 300 000 civils vers Gaza-ville, qui manque des infrastructures nécessaires pour les abriter, a ajouté le bureau.
Il a souligné qu’”environ 140 victimes restent coincées sous les décombres, l’armée israélienne empêchant délibérément les ambulances et les équipes de la défense civile d’atteindre les sites de bombardement, en violation flagrante du droit international humanitaire”.
Le communiqué indique que “les drones israéliens ont concentré leurs efforts sur l'incendie de centaines de tentes destinées à abriter les personnes déplacées à Tel al-Zaatar, dans le camp de Jabalia, dans la ville de Beit Lahia et dans d'autres zones du nord, dans un contexte de silence international suspect et de participation active au génocide en cours”.
Les dirigeants arabes réunis à Bagdad ont exhorté la communauté internationale à “exercer une pression pour mettre fin à l’effusion de sang et garantir que l’aide humanitaire d’urgence puisse entrer sans obstacles dans toutes les zones qui en ont besoin à Gaza”.
Relocalisation vers la Libye en question
Alors que les Palestiniens redoutent un exode massif forcé, l'ambassade des États-Unis à Tripoli dément l'information selon laquelle un projet de relocalisation de Palestiniens vers la Libye serait en cours d'élaboration par le gouvernement américain.
Jeudi, NBC News a déclaré que l'administration Trump travaillait sur un plan visant à relocaliser définitivement jusqu'à un million de Palestiniens de Gaza vers la Libye.
NBC News a cité cinq personnes au courant de l'affaire, dont deux personnes directement informées et un ancien responsable américain.
“L'information concernant un projet de relocalisation de Gazaouis vers la Libye est fausse”, a déclaré l'ambassade des États-Unis sur la plateforme X, sans autre précision.
Le gouvernement d'unité nationale, reconnu internationalement et basé à Tripoli, n'a pas encore commenté ces informations.
Il convient de noter que Trump a déjà déclaré souhaiter que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza et réinstallent sa population palestinienne ailleurs. Les Palestiniens rejettent avec véhémence tout projet impliquant leur départ de Gaza, comparant cette idée à la Nakba (ou “ catastrophe “) de 1948, lorsque des centaines de milliers de personnes ont été dépossédées de leurs maisons lors de la guerre qui a conduit à la création d'Israël.
Néanmoins, le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) affirme que si les informations faisant état du projet de l’administration Trump de transférer un million de Palestiniens de Gaza vers la Libye sont vraies, alors cela “représenterait un acte de nettoyage ethnique sans précédent, jamais vu dans l’histoire moderne”.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, la guerre israélienne contre Gaza a fait au moins 53 272 morts et 120 673 blessés parmi les Palestiniens. Le Bureau des médias du gouvernement a actualisé le bilan à plus de 61 700 morts, précisant que des milliers de personnes disparues sous les décombres sont présumées mortes.
La Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt en novembre dernier contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.
Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l'enclave.
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