Lundi 3 mars, le président américain, Donald Trump, a signé un décret qui augmente les droits douaniers sur les produits chinois entrant aux États-Unis. Ces droits passent de 10% à 20%, Trump reprochant à Pékin de ne pas avoir agi suffisamment pour limiter le flux de fentanyl vers les États-Unis.
Le Canada et le Mexique sont, eux aussi, frappés par cette mesure, avec une augmentation des droits de douane de 25% sur leurs produits entrant aux États-Unis.
Concernant la Chine, la Maison-Blanche explique cette mesure par “l'incapacité” de la Chine “à combattre le flot de fentanyl se déversant dans notre pays”, dans une publication postée sur X.
Pékin riposte
En riposte, la Chine a aussitôt annoncé, ce mardi, des droits de douane supplémentaires de 15% sur le poulet, blé, maïs et coton américains entrant en Chine.
Une augmentation de 10% des droits de douane s’appliquera en outre à d’autres produits exportés en Chine comme le porc, le bœuf, le soja, les produits laitiers, les fruits et légumes.
“Washington, en agissant unilatéralement, porte atteinte au système commercial multilatéral” et “fragilise les bases de la coopération économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis”, s’est offusqué par ailleurs le ministère chinois des Finances dans un communiqué.
Stupeur au Canada
Au Canada, le secteur de la construction automobile est l'un des plus exposés à ces droits de douane. Selon un rapport de l'agence Moody's, 40% de ses voitures vendues aux États-Unis (sous les marques Ram, Fiat, Dodge ou Chrysler) sont fabriquées dans les deux pays frontaliers.
"Nous sommes tous terrifiés", lâche, à l'AFP, Joel Soleski, 26 ans, ouvrier pour Stellantis, le géant automobile. Il dit désormais craindre d'être licencié "jusqu'à nouvel ordre".
Au total, plus de 2 millions d'emplois sont en jeu au Canada dont 500.000 rien qu’en Ontario, la province la plus peuplée du pays où se trouve Windsor, important centre de l’industrie automobile, située juste en face de Détroit.
Lundi, le Premier ministre de l'Ontario Doug Ford est de nouveau monté au créneau : "s'ils veulent essayer d'anéantir l'Ontario, je ferai tout pour les en empêcher, y compris leur couper l'énergie".
"Ils dépendent de notre énergie", a-t-il insisté. "Ils ont besoin de sentir la douleur. Ils veulent nous frapper durement. Nous allons riposter deux fois plus fort."
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