Sept enfants figurent parmi dix Palestiniens de la même famille abattue. Ils étaient âgés de 3 à 58 ans et ont été tués dans un raid nocturne à Khan Younis dans le sud du territoire palestinien assiégé par Israël, a déclaré Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile. Quatre autres victimes viennent assombrir ce bilan.
Dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younis, des habitants pleurent devant des corps de proches tués dans la frappe israélienne, alignés dans des sacs mortuaires blancs. Une femme en larmes caresse le visage d'un défunt.
La maison de la famille al-Farra a été complètement éventrée, des gravats et objets personnels -une chaussure de sport, un ballon de football- jonchent le sol alentour.

Les actions d'Israël dans la bande de Gaza menacent la "capacité future des Palestiniens à vivre" dans l’enclave , a affirmé vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.
"Au cours de la nuit, les troupes israéliennes ont intensifié leurs opérations terrestres dans le couloir de Morag", a indiqué l'armée, en référence à une zone tampon nouvellement instaurée entre Khan Younis et Rafah, plus au sud.
La Défense civile a aussi fait état d'au moins quatre autres Palestiniens tués dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, dévastée par la guerre.
A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, a estimé que les actions d'Israël menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire.
"Uniquement des femmes et des enfants"
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, "entre le 18 mars et le 9 avril 2025, il y a eu environ 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés" et pour "36 frappes répertoriées et corroborées" par le Haut-Commissariat, les victimes "étaient uniquement des femmes et des enfants jusqu'à présent".
L'armée israélienne répète que les combattants palestiniens se réfugient parmi les civils, utilisés selon elle comme boucliers, ce que le Hamas dément catégoriquement.
Israël a repris son offensive le 18 mars à Gaza, rompant une trêve de deux mois.
Au moins 1.542 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 50.912 le nombre de morts dans le territoire depuis le début de l'offensive israélienne.
Des soldats israéliens ont révélé que leur armée a délibérément rasé une vaste bande de territoire à l’intérieur de Gaza pour créer une “zone de mise à mort”, où toute personne pénétrant l’espace défini était considérée comme une cible à éliminer.
Vendredi, des médias israéliens ont rapporté que l'Egypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.
Selon le Times of Israël, la proposition égyptienne prévoirait la remise à Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours et de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.
Un haut responsable du Hamas a affirmé sous couvert d'anonymat que son mouvement n'avait "reçu aucune nouvelle offre de cessez-le-feu", mais qu'il était "ouvert à toute nouvelle proposition" menant à un cessez-le-feu et au retrait israélien de Gaza.
Le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane a de son côté appelé, après une réunion avec ses homologues régionaux en Turquie, à exercer une "pression maximale pour garantir" l'acheminement à Gaza de l'aide humanitaire, dont Israël bloque l'entrée depuis début mars.
Dans le territoire palestinien qualifié de "champ de mort" par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, les quelque 2,4 millions d'habitants ont été plusieurs fois déplacés par la guerre et vivent dans des conditions très dures.