Après une sorte de vaudeville, des hésitations et des reports dans l’annonce de la nomination, Emmanuel Macron fait le pari de l’ouverture.
Si le socle des députés qui vont soutenir le prochain gouvernement n’a pas changé (Modem, Ensemble pour la République, Horizons, Les républicains), François Bayrou est assuré de la “coopération” du Rassemblement national ou tout du moins de sa neutralité.
À gauche, il peut obtenir des soutiens même si la France insoumise via Mathilde Panot a déjà annoncé que LFI censurerait le prochain gouvernement.
Sur BFMTV, Eric Coquerel, député LFI, se montre encore plus cinglant, “le problème de Macron c’est de vouloir maintenir un gouvernement qui n’a pas de majorité.”
Le point fort de François Bayrou, c’est qu’il est capable de construire une ouverture vers les socialistes. Il n’arrivera peut-être pas à attirer des ministres socialistes mais il est considéré comme capable de travailler avec la gauche projet par projet.
Il a soutenu Ségolène Royal en 2008 puis François Hollande en 2012 lors des élections présidentielles.
Une France politiquement instable
Dès cette nomination de François Bayrou, le Parti communiste, par la voix de son secrétaire national Fabien Roussel, a insisté sur le fait que nommer un Premier ministre qui vient de son propre camp, “ce n’est pas ce que les Français attendent”. Il attend que le gouvernement s’engage à ne pas utiliser le 49.3 (Cet outil qui permet de faire passer un texte sans le vote des députés).
François Kalfon, député européen socialiste, assène que pour avoir l’assurance d’un pacte de non-censure, il fallait appliquer le résultat des élections.
Marine Tondelier, la cheffe des Écologistes est amère. Elle écrit sur son compte X;” Pauvre France, c’est du mauvais théâtre de boulevard.”
Donc le Premier ministre sera vraisemblablement acculé à construire une majorité pour chaque projet.
C’est le quatrième Premier ministre en une année et le sixième en sept ans de mandat d’Emmanuel Macron dont le 2ème est marqué par une véritable instabilité politique.