Par voie d’un appel diffusé sur les réseaux sociaux, les organisateurs, notamment le collectif EuroPalestine, ont donné rendez-vous aux manifestants à 14 heures locales à la Gare du Nord, pour un départ en direction des grands boulevards. Au sein du cortège, des pancartes affichent des messages tels que "Palestine vivra !" ou "Stop au génocide à Gaza", dans une ambiance déterminée mais calme.
De nombreuses associations, collectifs de solidarité, syndicats et personnalités engagées sont présents pour rappeler "l’injustice historique" subie par le peuple palestinien depuis 76 ans. "La Nakba n’est pas seulement un événement du passé, elle continue aujourd’hui à travers les expulsions, les blocus et les bombardements", rappelle une manifestante.

La Journée de la Nakba est commémorée chaque 15 mai depuis que les milices sionistes ont envahi la Palestine à cette date en 1948, expulsant des centaines de milliers de Palestiniens de leurs foyers.
Les manifestants dénoncent également la situation humanitaire dans la bande de Gaza, particulièrement dramatique depuis le début de l’offensive israélienne lancée en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. Plusieurs banderoles accusent les autorités françaises de "complicité par silence" et demandent "la fin de l’impunité pour Israël".
La police encadre le cortège sans incident majeur signalé à ce stade, tandis que les forces de l’ordre bloquent certains axes adjacents pour sécuriser le passage des manifestants.
La commémoration de la Nakba, souvent absente des récits officiels en Europe, est considérée par les militants pro-palestiniens comme un devoir de mémoire, mais aussi un acte politique. Pour beaucoup de participants, l’objectif est clair : maintenir la Palestine dans le débat public et peser sur les décisions diplomatiques, notamment la reconnaissance de l'État palestinien.
Catastrophe humanitaire à Gaza
Pour rappel, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération".
Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a réaffirmé : "Aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Bruxelles pour commémorer la Nakba, marquant l’exil forcé de centaines de milliers de Palestiniens en 1948 lors de la création de l’État d’Israël
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont tué plus de 3 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 53 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire.
De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.