S'exprimant vendredi lors du 6e sommet de la Communauté politique européenne à Tirana, la capitale albanaise, Erdogan a affirmé que "les pratiques en matière de visas, telles que celles de Schengen, qui limitent la mobilité des citoyens et, par conséquent, la circulation des biens, des services et des capitaux, doivent être réévaluées".
Il a déclaré que la Turquie estime que "la mise à jour de notre union douanière avec l'UE contribuera à la sécurité des chaînes d'approvisionnement".
Le Chef de l'Etat turc a ajouté que les restrictions actuelles n'entravent pas seulement la circulation des citoyens, mais qu'elles ont également un impact négatif sur les liens commerciaux et l'intégration économique plus large avec l'Europe.
Erdogan a, dans ce sens, préconisé une transformation de l'ordre mondial.
"Afin de surmonter la crise de confiance dans l'arène internationale, une architecture de gouvernance mondiale équitable et inclusive doit être mise en place", a-t-il dit.
"En tant que continent européen, nous devons commencer à nous transformer chez nous en nous appuyant sur les principes de la sécurité indivisible et d'une répartition plus équitable de la prospérité", a-t-il fait remarquer.
"Alors que nous discutons de l'avenir de la sécurité de l'Europe en cette période critique, les efforts de l'UE pour développer son industrie de la défense nous semblent bénéfiques", a-t-il également noté.
Erdogan a également exhorté les pays européens à faire preuve de la volonté et de l'intérêt nécessaires pour contribuer à l'instauration d'un cessez-le-feu à Gaza.
"Nous devons mobiliser tous nos moyens pour assurer un cessez-le-feu permanent, garantir l'acheminement de l'aide humanitaire et rendre Gaza à nouveau habitable", a-t-il soutenu.
Sanctions en Syrie
Au sujet de la Syrie, le président turc a appelé les Européens à lever les sanctions, comme l'a décidé cette semaine le président américain lors de sa tournée au Moyen-Orient.
"Nous attendons de l'UE qu'elle lève immédiatement les sanctions imposées à l'ancien régime et qu'elle apporte un soutien financier à la reconstruction", a-t-il lancé.
En ce qui concerne la guerre en Ukraine, Erdogan a souligné que le fait d'encourager la Russie et l'Ukraine sans imposer de conditions, compte tenu de la sensibilité du processus, est essentiel pour parvenir à une paix juste et durable.
En réponse à une question sur les négociations de paix entre la Russie et l'Ukraine, Erdogan a indiqué : "Avec mon frère (le Premier ministre albanais Edi Rama), nous lancerons un appel à la paix au monde entier depuis l'Albanie".
Erdogan a été accueilli par le Premier ministre Albanais à l'entrée de la place Skanderbeg, où se tenait le sommet.
À l'intérieur de l'Opéra, où se sont tenues les sessions du sommet, Erdogan s'est brièvement entretenu avec plusieurs dirigeants, dont la première ministre danoise, Mette Frederiksen, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, et le président du Kosovo, Vjosa Osmani.