MOYEN-ORIENT
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Gaza est désormais Hiroshima: les soldats israéliens décrivent leurs crimes horribles
Selon un rapport du groupe israélien Breaking the Silence, des soldats israéliens ont fourni des témoignages détaillés décrivant des destructions et des meurtres à grande échelle à Gaza afin d'établir la zone dite "tampon" le long de la frontière
Gaza est désormais Hiroshima: les soldats israéliens décrivent leurs crimes horribles
Conséquences d'une frappe israélienne sur une maison, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. / Reuters
8 avril 2025

Le récent rapport du groupe israélien Breaking the Silence rassemble des témoignages de soldats impliqués dans la mise en œuvre du plan de création de la zone tampon.


"L'une de ces missions consistait à créer une “zone tampon” à l'intérieur de Gaza, ce qui, dans la pratique, signifiait raser la région. En procédant à des destructions massives et délibérées, l'armée a jeté les bases d'un futur contrôle israélien de la région", a expliqué le groupe. 


La zone tampon, que les soldats appellent "le périmètre", s'étendrait de la côte nord de Gaza à la frontière sud avec l'Égypte. Elle se trouve entièrement à l'intérieur de Gaza, au-delà des frontières internationalement reconnues d'Israël.


Selon le groupe, la zone tampon précédente s'étendait sur environ 300 mètres à l'intérieur de Gaza.


La nouvelle zone s'étend  sur 800 à 1 500 mètres de large, soit une superficie d'environ 55 à 58 kilomètres carrés, ce qui représente environ 16% du territoire de l'enclave assiégée, dont 35% de sa zone agricole.


 "Ce qu'ils (les commandants) ont dit dans la salle des opérations en novembre (2023), c'est que la guerre devait durer un an, que nous allions conquérir une zone qui serait nettoyée de tout.", a témoigné un major de la division nord de Gaza de l'armée.


Un sous-officier du corps blindé, évoquant les opérations menées en janvier et février 2024, a révélé qu'on avait dit aux troupes qu'il n'y avait pas de civils dans la région : "Il n'y a pas de population civile. Ce sont tous des terroristes. Il n'y a pas d'innocents".


"Nous entrons, et si nous identifions des suspects, nous les abattons.", a-t-il confié décrivant les ordres d’engagement. 


Il a également décrit les destructions : "L'ours, le D9 (bulldozer blindé), roule et fauche tout sur son passage. En fait, tout est fauché, tout. Tout ce qui est construit : les vergers, les étables, les poulaillers".


Il a décrit le résultat comme "Hiroshima". C'est ce que je dis, Hiroshima".


Un tas de décombres


Un autre soldat, sergent-chef dans le bataillon de réserve 5, a affirmé que leur tâche principale à Khuza'ah, Khan Younis, entre décembre 2023 et janvier 2024, était la démolition. "Je parle de centaines d'unités de structure ; la destruction est totale", a-t-il reconnu. 


Un sergent-chef du Corps du génie de combat qui a servi dans le nord de Gaza en novembre 2023 a expliqué : "Nous démolissons les maisons, nous les abattons, de sorte qu'il ne reste absolument rien, un tas de décombres".


Il décrit les missions de démolition comme des tâches quotidiennes :  "Vous vous levez le matin,vous allez chercher les emplacements, tous les jours, sauf si nous manquons d'explosifs".


Selon lui, les pelotons pouvaient démolir 40 à 50 maisons par semaine : "C'était une question d’une demi-heure par maison ".


Un officier d'artillerie de réserve a expliqué que les commandants disposaient d'un large pouvoir discrétionnaire en matière de ciblage : "Il n'y a pas de système de responsabilité en général. Quiconque franchit une certaine ligne, que nous avons définie, est considéré comme une menace et est condamné à mort".


L'armée israélienne a repris son assaut sur Gaza le 18 mars, tuant près de 1 400 Palestiniens et blessant plus de 3 400 autres depuis lors.


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