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Palestine: les journalistes pris pour cible?  Une exposition sur la réalité de Gaza
L'exposition : "Palestine : les journalistes pris pour cible ?" a fait escale dans les Hauts-de-Seine, rendant hommage aux journalistes palestiniens tués par l’armée israélienne.
Palestine: les journalistes pris pour cible?  Une exposition sur la réalité de Gaza
Lors du vernissage de l’exposition, le poète palestinien Anass Alaili, invité à l’occasion de ce rassemblement solidaire, a, quant à lui, récité deux poèmes en hommage aux victimes abordant l’état actuel de la Palestine. / TRT Français
il y a 14 heures

Cette initiative, lancée par l’eurodéputé Mounir Satouri et le Syndicat des Journalistes Palestiniens, présente les visages de ces journalistes souvent ciblés pour leur engagement à faire connaître les atrocités commises à Gaza.

L’exposition itinérante, qui fait le tour de l’Europe, dévoile les visages de ceux et celles qui ont perdu la vie en documentant la guerre à Gaza. L’objectif de l’initiative est notamment de "sensibiliser le public aux dangers auxquels sont confrontés les journalistes", mais aussi de "dénoncer la volonté de l’armée israélienne d’imposer un black-out médiatique" sur Gaza. 

En effet, selon une étude du Watson Institute, avec plus de 200 professionnels des médias tués par l’armée Israélienne, depuis le début du génocide en octobre 2023, la Palestine est devenue l’un des endroits les plus meurtriers pour les journalistes.

Une réalité alarmante : les journalistes locaux en première ligne

L’exposition attire l'attention sur une réalité extrêmement préoccupante : la majorité des journalistes tués à Gaza sont des journalistes locaux. "Israël a toujours essayé de nous tuer dans l'obscurité, de ne pas mettre en lumière ses massacres", a affirmé Rami Shaath, militant palestinien et ex-prisonnier politique, lors de son témoignage, au micro de TRT Français. Il est arrivé en France après avoir été "emprisonné de manière arbitraire en Égypte" pendant près de trois ans, avant d’être expulsé du pays et de pouvoir rejoindre l’Hexagone. 

"L’idée est d'arrêter les informations provenant de Gaza", explique-t-il, soulignant l’impact des médias internationaux, "censurés ou déformés par la propagande israélienne".

Lors du vernissage de l’exposition, le poète palestinien Anass Alaili, invité à l’occasion de ce rassemblement solidaire, a, quant à lui, récité deux poèmes en hommage aux victimes abordant l’état actuel de la Palestine. "Cette terre est en train de disparaître de la carte. Il y a un nettoyage ethnique en cours, un génocide", a-t-il déclaré. 

L’artiste palestinien originaire de Qalqilya en Cisjordanie occupée, dénonce également "la confiscation de terres palestiniennes et l’effacement progressif de l’identité palestinienne par l’occupant israélien".

Il explique ainsi, avec émotion, les défis d’écrire sur une Palestine en ruines : "C’était tellement violent, les images qui arrivaient de Gaza étaient atroces. Au début, je n'avais pas les mots. Mais peu à peu, j’ai trouvé l’envie d’écrire, de partager cette douleur".

Et d’ajouter : "C’est un travail de résistance, non seulement contre l’occupation, mais aussi contre l’effacement de la mémoire".

En effet, à Gaza, les statistiques sont accablantes. Selon le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), la guerre à Gaza a fait plus de victimes parmi les journalistes que n’importe quel autre conflit dans l’histoire récente. En 2024, un tiers des journalistes tués dans le monde ont trouvé la mort à Gaza, un chiffre qui reflète la violence à laquelle sont exposés les journalistes dans la région.

Depuis le 7 octobre 2023, plus de 200 professionnels des médias ont été tués à Gaza, tandis que le nombre de journalistes blessés, selon le Syndicat des Journalistes Palestiniens, avoisine les 400. Un chiffre dramatique qui témoigne des dangers extrêmes auxquels sont confrontés "ceux qui cherchent à informer le monde sur ce qui se passe dans la bande de Gaza".

La désinformation en Occident ?

Face à tant de données alarmantes et d’informations "souvent biaisées", Rami Shaath a également abordé la question de la "désinformation en France et dans le monde occidental". Selon lui, les médias occidentaux contribuent à entretenir une fausse perception de la situation en Palestine. 

"En France, comme dans de nombreux pays occidentaux, il y a une désinformation constante sur la Palestine. C’est une tactique des médias pour maintenir les gens dans l’ignorance de ce qui se passe", a-t-il dénoncé. 

Il explique ainsi que "la Palestine n'est pas simplement une question religieuse, mais bien une lutte coloniale pour l’indépendance et la liberté". Selon le militant palestinien, "ce qui se passe en Palestine est une occupation coloniale qui s’étend par la violence et la répression".

"Cette guerre, avec l’avènement des réseaux sociaux et de la télévision, a permis une prise de conscience plus large, mais la vérité reste encore largement ignorée par une partie du monde", a-t-il ajouté.

Pour les différents intervenants et participants, cette exposition "n’est pas seulement un hommage aux journalistes palestiniens tués, mais un appel à l’action".

Comme le souligne Rami Shaath: "Il est crucial de continuer à transmettre la vérité sur la Palestine. Il faut que le monde sache ce qui se passe à Gaza. Nous devons garder ces images et ces témoignages vivants. Les journalistes qui ont été tués sont des héros, leur travail et leur engagement nous inspirent tous. Ils ont continué à travailler dans les pires conditions. Leur message est plus fort que la censure. Ils ont maintenu leur combat pour la vérité.", conclut-il.



 

SOURCE:TRT Français
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