Depuis exactement deux ans, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) affrontent l'armée régulière soudanaise pour prendre le contrôle du pays. Ces hostilités ont fait 20 000 morts et 15 millions de déplacés, selon les Nations unies.
L'armée contrôle le nord et l'est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l'ouest. Les deux camps sont accusés d'exactions et d'atrocités.
15 pays sont réunis ce mardi à Londres pour mobiliser la communauté internationale. L'Arabie saoudite, la France, les Etats-Unis, et des représentants des Nations unies et de la Ligue arabe prennent notamment part à la réunion. La France s’est engagée à mobiliser 50 millions d'euros, selon son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé, toujours ce mardi, à une action mondiale urgente et coordonnée pour faire face à ce qu'elle a décrit comme "l'une des pires crises humanitaires au monde".
L'OIM estime à plus de 11,3 millions le nombre de personnes actuellement déplacées à l'intérieur du Soudan, dont 8,6 millions ont été chassées depuis le début du conflit en avril 2023. 3,9 millions de personnes ont fui vers les pays voisins, mettant à rude épreuve les communautés d'accueil déjà fragiles du Tchad, du Soudan du Sud et de l'Éthiopie.
"La guerre a poussé le Soudan au bord du gouffre. Des milliers de vies ont été perdues dans la violence, des familles ont été déchirées, et les espoirs et les aspirations de millions de personnes ont été anéantis par la famine, la maladie et l'effondrement total de l'économie", a déclaré Amy Pope, directrice générale de l'OIM.
"La communauté internationale doit délivrer un message clair et uni : le peuple soudanais n'est pas oublié", a ajouté la directrice de l'OIM.
La région au bord du gouffre
Les deux tiers de la population de 30 millions d’habitants ont un besoin urgent d'assistance. L'OIM a averti que les besoins humanitaires augmentaient de jour en jour, en particulier dans la région du Darfour, durement touchée, où les pluies imminentes risquent de perturber les livraisons d'aide. L’organisation a rappelé que son plan d'intervention pour 2025 n'était financé qu'à hauteur de 10%.
"Continuer à détourner le regard du Soudan aura des conséquences catastrophiques" pour le pays mais aussi pour la région, a mis en garde, ce même mardi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux réfugiés, Filippo Grandi. De nombreux déplacés se sont réfugiés dans les pays voisins posant des problèmes logistiques et de sécurité à ces nations.
"Nous devons tout mettre en œuvre pour ramener la paix au Soudan. L'aide humanitaire et le soutien au développement doivent être renforcés", a-t-il insisté.
Le Soudan accuse les Emirats arabes unis de soutenir les paramilitaires des FSR, et a lancé une procédure devant la Cour internationale de Justice. Les Emirats réfutent ces accusations et ont appelé les belligérants, mardi, dans un communiqué, à un "cessez-le-feu" immédiat.