L'Union africaine a salué la nomination d'un Premier ministre civil au Soudan, où l'armée et les Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire, sont engagées dans une guerre meurtrière depuis 2023, perturbant ainsi la transition démocratique du pays.
Le président du Conseil souverain du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, a nommé lundi l'ancien fonctionnaire des Nations Unies, Kamil El-Tayib Idris, au poste de Premier ministre. Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l'Union africaine, a qualifié cette nomination de pas vers une "gouvernance inclusive".
Il a également exprimé l'espoir que cette décision contribuera de manière significative aux efforts en cours pour rétablir l'ordre constitutionnel et la gouvernance démocratique au Soudan.

L'Union africaine fait partie des organisations qui œuvrent pour mettre fin à la guerre au Soudan par des efforts de médiation, tout en mettant en garde contre toute ingérence extérieure excessive.
Première en trois ans
« Youssouf exhorte toutes les parties prenantes soudanaises à redoubler d'efforts pour une transition pacifique, dirigée par des civils et inclusive, qui reflète les aspirations du peuple soudanais, affirmant que la Commission reste prête à soutenir le Soudan à cet égard, en collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux », a déclaré la Commission de l'Union africaine dans un communiqué mardi.
Il a également réitéré l'engagement ferme de l'Union africaine envers l'unité, la souveraineté et la stabilité du Soudan, ainsi que la recherche d'une solution politique durable garantissant la paix, le développement et la gouvernance démocratique pour tous les Soudanais.

L'agence de presse soudanaise SUNA a rapporté que la nomination de Kamil El-Tayib Idris au poste de Premier ministre a été annoncée dans un décret publié par le général Burhan, qui est également chef de l'armée. Idris est un ancien fonctionnaire des Nations Unies et un ex-candidat à la présidence.
Cette nomination marque l'installation d'un Premier ministre pour la première fois depuis janvier 2022, lorsque l'ancien Premier ministre Abdalla Hamdok a démissionné en raison d'une impasse politique qui s'est transformée en guerre civile un an plus tard.
Le coût humain de la guerre
Idris remplace le diplomate de carrière Dafallah al-Haj, nommé Premier ministre par intérim le mois dernier par Burhan. Ce dernier a également publié un autre décret nommant deux femmes, Salma Al-Mubarak et Nawara Abu Mohamed Tahir, au Conseil souverain, portant ainsi le nombre de membres du conseil à neuf.
Depuis avril 2023, le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF) combat l'armée pour le contrôle du Soudan, entraînant des milliers de morts et créant l'une des pires crises humanitaires au monde.
Ces dernières nominations interviennent alors que l'armée réalise des avancées significatives dans la guerre en cours, reprenant la capitale Khartoum et d'autres zones stratégiques clés du pays.
Plus de 20 000 personnes ont été tuées et 15 millions déplacées depuis le début du conflit, selon l'ONU et les autorités locales.