Les trois pays voisins de la Libye demandent à toutes les parties libyennes à mettre un terme « immédiat » à l'escalade et à organiser des élections parlementaires et présidentielles simultanées.
Cet appel a été lancé dans une déclaration conjointe publiée par le ministère égyptien des Affaires étrangères à l'issue d'une réunion trilatérale sur la Libye tenue au Caire samedi.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, son homologue tunisien Mohamed Ali Nafti, et le ministre algérien Ahmed Attaf ont participé à cette réunion dans le cadre d'un mécanisme de coordination tripartite entre voisins.
Selon la déclaration : « Les ministres des Affaires étrangères de l'Égypte, de la Tunisie et de l'Algérie se sont réunis au Caire dans le cadre de la reprise du mécanisme de coordination tripartite pour examiner les développements en Libye et promouvoir une solution politique souhaitée. »
Les appels à la « retenue maximale »
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« À la lumière des développements graves en Libye et de la situation sécuritaire récente dans la capitale, Tripoli, les ministres ont renouvelé leur appel à toutes les parties libyennes pour qu'elles fassent preuve de la retenue maximale et désamorcent immédiatement les tensions, de manière à garantir la sécurité du peuple libyen. »
La déclaration conjointe a souligné l'importance de faire avancer le processus politique en Libye, notamment en unifiant les institutions et en organisant des élections parlementaires et présidentielles simultanées.
Aucune des factions libyennes n'a immédiatement réagi à la déclaration issue de la réunion trilatérale.
Le mécanisme tripartite entre l'Égypte, l'Algérie et la Tunisie a été lancé en 2017 mais suspendu en 2019.
Eviter l’élargissement du conflit
Selon une autre déclaration du ministère égyptien des Affaires étrangères, la réunion du Caire vise à réactiver ce mécanisme conjoint, reflétant l'engagement des trois pays à soutenir la paix et la stabilité en Libye.
Les trois pays ont souligné « l'urgence de parvenir à une résolution de la crise libyenne et de mettre fin à l'état de division politique, afin d'éviter une escalade supplémentaire, la violence, le terrorisme et l'élargissement du conflit. »
Les ministres ont convenu que le mécanisme de voisinage tripartite devrait se réunir régulièrement, avec la prochaine réunion prévue en Algérie, suivie par la Tunisie, avant la fin de l'année.
La réunion a eu lieu près de deux semaines après de nouvelles tensions sécuritaires dans la capitale libyenne, Tripoli, impliquant des affrontements armés entre les forces du Gouvernement d'unité nationale et d'autres groupes armés, ainsi que des tensions politiques marquées par des manifestations à la fois en opposition et en soutien au gouvernement d'unité.
Division politique
La Libye continue de faire face à une division politique entre deux gouvernements rivaux depuis 2022 : l'administration internationalement reconnue de Dbeibeh à Tripoli, et un gouvernement parallèle dirigé par Osama Hammad basé à Benghazi, soutenu par le parlement de l'Est.
Les efforts menés par l'ONU pour organiser des élections nationales restent bloqués, prolongeant ainsi le conflit et l'instabilité qui durent depuis une décennie dans ce pays riche en pétrole.