Le Rwanda a arrêté la figure de l'opposition Victoire Ingabire, qui est actuellement dans un centre de détention à Kigali, la capitale, sous l'accusation d’incitation au désordre public et de création d'une organisation criminelle, a annoncé une agence d'enquête d'État.
Ingabire avait été libérée en 2018 après avoir purgé six ans d'une peine de 15 ans de prison qui lui avait été infligée en 2012, suite à sa condamnation pour des accusations liées à un complot visant à former un groupe armé et à minimiser le génocide de 1994.
Elle est désormais accusée de "jouer un rôle dans la création d'une organisation criminelle et de participer à des actes incitant au désordre public", a déclaré le Bureau d'Enquêtes du Rwanda dans un communiqué publié jeudi soir.

Le communiqué ne précise pas quand elle sera traduite en justice.
Négation du génocide
Ingabire, qui dirige le parti d'opposition non enregistré DALFA–Umurinzi, était revenue d'exil aux Pays-Bas pour se présenter à l'élection présidentielle de 2010, mais elle avait été empêchée de se porter candidate après avoir été accusée de nier le génocide. Elle a également été interdite de se présenter aux élections de 2024.
L'année dernière, le président Paul Kagame, au pouvoir depuis un quart de siècle, a été réélu avec 99,18 % des voix, selon la commission électorale.
Kagame est salué pour avoir transformé le Rwanda, passé des ruines du génocide de 1994 à une économie florissante, mais sa réputation est également entachée par des accusations persistantes de violations des droits humains et de soutien à des rebelles dans la République démocratique du Congo voisine. Il nie ces accusations.