Le ministre sud-soudanais du Pétrole, un allié du vice-président Riek Machar, a été arrêté mercredi, a annoncé son porte-parole, dans un contexte d'affrontements croissants entre les deux camps rivaux du président Salva Kiir et de Machar qui menacent leur fragile accord de paix.
"À 2 heures du matin, l'honorable Puot Kang Chol, plusieurs membres de sa famille et ses gardes du corps ont été arrêtés dans sa résidence à Juba", a écrit sur Facebook le porte-parole du ministre, Sirir Gabriel Yiei Ruot, en accusant les forces loyales au président d'avoir mené l'opération.
Mardi, les forces sud-soudanaises ont arrêté un haut responsable militaire allié au premier vice-président Riek Machar et déployé des troupes autour de la résidence de ce dernier, a indiqué son porte-parole.
Le Soudan du Sud est officiellement en paix depuis que l'accord de 2018 a mis fin à un conflit de cinq ans entre Machar et le président Salva Kiir qui a tué des centaines de milliers de personnes, mais les violences entre communautés rivales éclatent fréquemment.
Mardi, le général Paul Nang, chef des forces de défense du Soudan du Sud, a arrêté l'un de ses adjoints, le lieutenant-général Gabriel Doup Lam, tandis que les forces de sécurité encerclaient la résidence de Machar, a déclaré le porte-parole de Machar, Pal Mai Deng, dans un communiqué en fin de journée.
Déploiement massif des SSPDF
“Cette action viole l'accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud et paralyse le Conseil de défense conjoint, une institution vitale de l'accord responsable du commandement et du contrôle de toutes les forces. Cet acte met en péril l'ensemble de l'accord”, indique la déclaration.
“Nous sommes également gravement préoccupés par le déploiement massif des SSPDF (troupes de l'armée du Soudan du Sud) autour de la résidence de... Machar”, a-t-il écrit. “Ces actions sapent la confiance entre les parties”.
Deng n'a pas donné la raison de l'arrestation de Lam.
Le major général Lul Ruai Koang, porte-parole de l'armée du Soudan du Sud, a déclaré dans un communiqué mardi en fin de journée qu'il ne ferait aucun commentaire sur l'arrestation ou sur les troupes qui encerclent la résidence de Machar.
Le ministre de l'information Michael Makuei n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Chute de la production de pétrole
La guerre civile qui a éclaté en décembre 2013 après que M. Kiir a limogé M. Machar a tué environ 400 000 personnes, chassé plus de 2,5 millions de personnes de leurs foyers et laissé près de la moitié de ce pays de 11 millions d'habitants lutter pour trouver suffisamment de nourriture.
La production de pétrole, source de revenus vitale pour ce pays, a également chuté.
En juillet 2016, les forces loyales à Kiir et Machar se sont affrontées pendant environ cinq jours dans la capitale avec des canons antiaériens, des hélicoptères d'attaque et des chars, les deux dirigeants niant toute responsabilité dans le déclenchement des violences et appelant au calme pendant qu'elles se poursuivaient.