L'administration du président américain Donald Trump pourrait expulser des migrants vers la Libye pour la première fois cette semaine, ont annoncé mardi trois responsables américains, dans le cadre de sa répression de l'immigration et malgré la condamnation passée par Washington du traitement sévère des détenus par la Libye.
Deux de ces responsables ont affirmé que l'armée américaine pourrait transporter les migrants par avion vers le pays d'Afrique du Nord dès mercredi, tout en soulignant que les plans pouvaient encore changer.
Le Pentagone a renvoyé les questions à la Maison Blanche. La Maison Blanche, le Département d'Etat et le Département de la Sécurité intérieure n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

Environ 7 900 Camerounais avaient accès à ce statut, mais le perdront en juin dans le cadre de cette résiliation.
Reuters n'a pas pu déterminer le nombre de migrants qui seraient envoyés en Libye ni la nationalité des personnes que l'administration envisage d'expulser.
« Plus on s'éloigne de l'Amérique, mieux c'est »
La semaine dernière, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a indiqué que les États-Unis ne se contentaient pas d'envoyer des migrants au Salvador et a laissé entendre que Washington cherchait à élargir le nombre de pays vers lesquels ils pouvaient expulser des personnes.
« Nous travaillons avec d'autres pays pour leur dire : Nous voulons vous envoyer certains des êtres humains les plus méprisables, voulez-vous nous faire cette faveur ? », a clamé Rubio lors d'une réunion du cabinet à la Maison-Blanche mercredi dernier.
« Et plus on s'éloigne de l'Amérique, mieux c'est », a –t-il estimé.
Un autre responsable américain a révélé que l'administration étudiait depuis plusieurs semaines un certain nombre de pays vers lesquels envoyer les migrants, dont la Libye.
Feu vert de Tripoli ?
Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si l'administration avait conclu un accord avec les autorités libyennes pour accepter des expulsés d'autres nationalités.
Il n'est pas clair quel type de procédure régulière pourrait être en cours avant toute déportation en Libye.
Le président républicain, qui a fait de l'immigration un thème majeur de sa campagne électorale, a pris des mesures énergiques depuis son entrée en fonction, en envoyant des troupes à la frontière sud et en s'engageant à expulser des millions d'immigrés en situation irrégulière aux États-Unis.
À la date de lundi, l'administration Trump avait expulsé 152 000 personnes, selon le DHS.