Les deux principaux partis d'opposition de la Côte d'Ivoire ont annoncé un "front commun" pour exiger que leurs dirigeants, exclus des élections présidentielles d'octobre, soient autorisés à se présenter.
Le climat politique en Côte d'Ivoire est tendu depuis plusieurs semaines après que les tribunaux ont exclu plusieurs figures de l'opposition de l'élection du 25 octobre, où le président Alassane Ouattara devrait briguer un quatrième mandat.
Cette alliance réunit le Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de l'ancien président Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de l'ancien banquier international Tidjane Thiam.
Les deux partis d'opposition estiment nécessaire de mutualiser leurs ressources électorales et ont donc décidé de "unir leurs forces pour que le gouvernement entende le message des Ivoiriens à un moment où l'avenir de notre pays est véritablement en jeu", a déclaré Thiam via visioconférence jeudi.
‘Aucune crédibilité’
"Si rien n'est fait, nous nous dirigeons vers une élection qui n'aura ni légitimité ni crédibilité", a poursuivi l'ancien PDG de Credit Suisse, actuellement à l'étranger.
En plus de demander que les candidats exclus soient autorisés à se présenter, le "front commun" a notamment exhorté le gouvernement à ouvrir un dialogue politique et à réformer la commission électorale organisant le scrutin.
Ces revendications rejoignent largement celles d'une coalition de 20 partis lancée en février, qui inclut le PDCI mais pas le PPA-CI.
Candidat commun
La question de présenter un candidat commun de l'opposition ne figure pas à l'ordre du jour.
Gbagbo s'est également exprimé jeudi contre le président sortant Ouattara, qui devrait être désigné ce week-end par son parti au pouvoir pour un quatrième mandat.
"Si nous ne donnons pas aux autres la capacité de se battre pour le pouvoir, ce n'est plus une démocratie", a déclaré Gbagbo.
"Je ne peux pas rester silencieux face aux excès qui veulent nous ramener à un système de parti unique", a ajouté Gbagbo, affirmant qu'il ne renoncerait pas à lutter contre un quatrième mandat de Ouattara.
Le gouvernement a insisté sur le fait que l'exclusion des candidats de l'opposition n'est pas une manœuvre politique mais des décisions prises par une justice indépendante.