Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvellé vendredi d'un an l'embargo sur les armes et les sanctions individuelles imposées au Soudan du Sud, où des affrontements violents récents ont ravivé la crainte d'une nouvelle guerre civile.
Le plus jeune État du monde, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, a été plongé dans une guerre civile entre 2013 et 2018, causant environ 400 000 morts et le déplacement de quatre millions de personnes.
Un accord de partage du pouvoir signé en 2018 entre les parties belligérantes avait permis d'instaurer un calme précaire.
Cependant, depuis plusieurs mois, des affrontements opposent la faction du président Salva Kiir aux partisans de son rival, le vice-président Riek Machar, qui a été placé en résidence surveillée en mars.
Opposition au vote
Juba s'était opposée à l'embargo sur les armes, et six États membres se sont abstenus lors du vote, permettant son adoption avec neuf voix en faveur, le minimum requis. La mesure prolonge l'embargo jusqu'au 31 mai 2026.
Dans la résolution, le Conseil a exprimé sa « préoccupation face à l'intensification continue de la violence » et a souligné la nécessité pour les deux parties « d'éviter une reprise des conflits à grande échelle ».
L'embargo « reste nécessaire pour freiner l'afflux incontrôlé d'armes dans une région déjà saturée », a déclaré John Kelley, ambassadeur adjoint des États-Unis.
Impact sur les citoyens
Les embargos sur les armes imposés par l'ONU sont de plus en plus contestés, notamment par des pays africains souvent soutenus par la Russie, qui, comme Juba, a demandé la levée des restrictions imposées au Soudan du Sud.

Anna Evstigneeva, ambassadrice adjointe de la Russie, qui s'est abstenue lors du vote, a déclaré que les sanctions « freinent un processus politique prometteur en cours au Soudan du Sud ».
Cecilia Adeng, ambassadrice sud-soudanaise, a affirmé que la levée des sanctions et de l'embargo est « non seulement une question de sécurité nationale et de souveraineté, mais aussi une question d'opportunité économique et de dignité ».
« Le coût des sanctions est supporté, non seulement par le gouvernement, mais aussi par les citoyens ordinaires », a-t-elle ajouté.