AFRIQUE
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Le Kenya se prépare à de nouvelles protestations, un an après les manifestations anti-taxes
Une forte présence sécuritaire devrait être déployée mercredi dans le centre-ville de Nairobi, notamment à proximité de la présidence, du parlement et du quartier des affaires.
Le Kenya se prépare à de nouvelles protestations, un an après les manifestations anti-taxes
Heavy deployment of police is expected in the capital, Nairobi. / AP
il y a un jour

Les Kényans devraient descendre dans les rues en grand nombre mercredi pour marquer le premier anniversaire des manifestations anti-gouvernementales qui avaient culminé par l'envahissement du parlement et plusieurs décès lorsque la police avait ouvert le feu sur les manifestants.

Les manifestations s’étaient finalement estompées après que le président William Ruto a retiré le projet de hausses d'impôts, mais la colère publique face à l'usage de la force par les forces de sécurité ne s'est pas apaisée.

De nouvelles manifestations ont éclaté ce mois-ci après la mort d'un blogueur en garde à vue.

Six personnes, dont trois policiers, ont été inculpées de meurtre mardi pour la mort d'Albert Ojwang, un blogueur et enseignant de 31 ans. Tous ont plaidé non coupable.

La mort d'Ojwang est devenue un point de ralliement pour les Kényans qui pleurent encore les décès de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations de l'année dernière et qui tiennent les forces de sécurité responsables de ces morts ainsi que de dizaines d'enlèvements inexpliqués.

Présence policière renforcée

Des sources policières ont indiqué à Reuters qu'une forte présence sécuritaire serait déployée dans le centre-ville de Nairobi, en particulier près de la présidence, du parlement et du quartier central des affaires.

Le ministère de l'Intérieur a averti mardi sur X les manifestants de ne pas "provoquer la police" ou "tenter de pénétrer dans des zones protégées".

Les scènes sans précédent du 25 juin 2024, montrant la police tirant sur des manifestants alors qu'ils franchissaient des barrières pour entrer au parlement, ont créé la plus grande crise de la présidence de Ruto et ont suscité l'inquiétude parmi les alliés internationaux du Kenya.

Mardi, les ambassades des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada et d'autres nations occidentales ont publié une déclaration conjointe sur X, exhortant toutes les parties à "faciliter des manifestations pacifiques et à s'abstenir de toute violence".

Usage de "casseurs"

"L'utilisation d'agents en civil dans des véhicules non identifiés érode la confiance du public", a déclaré le communiqué.

Les militants des droits de l'homme ont condamné la présence d'agents de police non identifiés lors des manifestations de l'année dernière.

Les ambassades ont également exprimé leur inquiétude face à l'utilisation de "casseurs" engagés pour perturber des manifestations pacifiques, après que des journalistes de Reuters ont vu des groupes d'hommes frapper des manifestants avec des bâtons et des fouets la semaine dernière.

Les contre-manifestants ont défendu leurs actions, affirmant à Reuters qu'ils ne sont pas des casseurs mais des patriotes protégeant les biens contre les pillards.

Deux policiers ont été arrêtés la semaine dernière pour avoir tiré sur un civil non armé lors d'une manifestation à Nairobi concernant la mort du blogueur Ojwang.

Le chef de la police kényane avait initialement laissé entendre qu'Ojwang s'était suicidé, mais il s'est ensuite excusé après qu'une autopsie a révélé que ses blessures indiquaient une agression comme cause de décès.

Le président Ruto a déclaré qu'Ojwang était mort « aux mains de la police », ce qu'il a qualifié de "déchirant et inacceptable".

SOURCE:Reuters
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