Angolais et Cap-Verdiens veulent la restitution des biens pillés par les colons portugais
Angolais et Cap-Verdiens veulent la restitution des biens pillés par les colons portugais
Une enquête montre que les citoyens d'Angola et du Cap-Vert veulent que le Portugal s'excuse pour son passé colonial et restitue les artefacts et autres objets pillés pendant l'ère coloniale.
2 juillet 2025

Une majorité de répondants en Angola et au Cap-Vert estime que le Portugal devrait présenter des excuses pour son passé colonial et restituer les artefacts et autres objets pillés durant cette époque, selon une enquête publiée mardi.

Des sondeurs de l'Université catholique de Lisbonne, en partenariat avec le diffuseur public RTP et une commission commémorant la chute du régime fasciste au Portugal en 1974, ont interrogé plus de 3 000 personnes en Angola, au Cap-Vert et au Portugal.

En Angola, 58 % des répondants ont déclaré que le Portugal devrait restituer des artefacts tels que des masques, des sculptures et des objets rituels pris dans ses anciennes colonies. Ce soutien est encore plus élevé au Cap-Vert, atteignant 63 %.

L'enquête a révélé que 54 % des Portugais soutiennent la restitution de ces objets, mais 58 % estiment que le Portugal ne doit pas d'excuses à ses anciennes colonies.

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En Angola, 59 % pensent que Lisbonne devrait s'excuser, un chiffre similaire au Cap-Vert avec 58 %.

L'histoire coloniale du Portugal, qui était présent en l'Angola, au Cap-Vert, au Mozambique, au Brésil, au Timor oriental ainsi que dans certaines régions de l'Inde, reste un sujet controversé.

Du XVe au XIXe siècle, près de six millions d'Africains ont été transportés de force par des navires portugais et vendus comme esclaves, principalement au Brésil.

Ce chapitre sombre de l'histoire est peu enseigné dans les écoles.

La majorité des répondants dans les trois pays, 58 % en Angola, 83 % au Cap-Vert et 78 % au Portugal, ne pensent pas que les monuments liés au colonialisme devraient être démantelés.

Au Portugal, 58 % des répondants ont exprimé leur soutien à la construction d'un mémorial dédié aux victimes de l'esclavage transatlantique.

Un mémorial pour les victimes de l'esclavage, prévu sur les rives du fleuve à Lisbonne mais longtemps retardé, est au cœur d'une controverse, alors que les appels mondiaux en faveur de réparations et de reconnaissance des torts passés, y compris au sein de l'Union africaine, continuent de prendre de l'ampleur.

Le parti d'extrême droite portugais Chega, devenu la principale opposition au parlement en mai, a promis d'empêcher toute restitution d'artefacts et tout paiement de réparations.

SOURCE:REUTERS
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