Face à la recrudescence des accidents de la circulation liée en grande partie au non respect du code de la route, le Burkina se dote d’un système de vidéosurveillance.
Il s’agit d’une première au Burkina notamment dans la capitale Ouagadougou. Désormais, les usagers de la circulation sont suivis via des caméras contrôlées depuis un centre des opérations. Les infractions seront sanctionnés grâce à ces nouveaux équipements installés dans les quatre coins de la ville.
Rien qu’en février 2025, le Burkina Faso a enregistré 1 120 accidents, ayant causé 64 décès et 513 blessés.
Selon le ministère de la sécurité, la capitale Ouagadougou est la plus touchée avec 589 accidents. Ainsi l’introduction de la vidéosurveillance dans la circulation est la bienvenue.
"Je pense que c’est une très bonne idée parce que cela va permettre aux gens de faire attention. Parce que s’ils savent qu’il y a des cameras qui sont en surveillance, cela va leur permettre d’éviter de brûler les feux, de commettre certains actes d’incivisme sur la route", affirme un jeune étudiant, usager de la circulation.
Une idée louable
Puis à un autre d’indiquer. "l’idée est quand même louable. Avec l’insécurité cela va beaucoup nous aider".
"En tout cas c’est très bien. Cela permet de surveiller la ville tout d’abord et de sécuriser le pays. Surtout à Ouagadougou on a des problèmes de circulation et ça va réduire ceux qui ne diront pas la vérité car il y a la vidéo qui permet de savoir si une personne a grillé ou pas un feu rouge", nous a confié Martin Sawadogo, mécanicien à Ouagadougou.
"Ça va permettre de recadrer les gens. Ceux qui ‘cognent’ les gens en circulation qui ne s’arrêtent pas pour exprimer leur compassion. Cela va permettre de retracer les malfrats", s’est réjouit Larissa Tiendrebeogo, autre usager de la route.
L’initiative de vidéosurveillance qui va faciliter les interventions de la police de secours et renforcer la mobilisation citoyenne dans les centres urbains s’intitule "Sécurité S24/7".
"C’est un système alliant la vidéoprotection et la police secours. Il permet aux observateurs qui sont dans des salles d’informer, en temps réel, la police secours sur des cas suspects dans un quelconque point de la ville, pour une intervention rapide sur le terrain", a expliqué le secrétaire général du ministère de la Sécurité le commandant Ahmed Ouédraogo au lancement du concept.
Un réseau de centaines de caméras
Désormais, selon les autorités, tous les actes susceptibles de troubler la sécurité des populations ainsi que les agissements contraires aux valeurs républicaines seront repérés par la police, en vue d’apporter une réponse appropriée, grâce à un réseau de plusieurs centaines de caméras connectées dans la ville.
Le commandant Ahmed Ouédraogo affirme que le concept "Sécurité S24/7" vise à terme, la vidéo-verbalisation des infractions commises par les populations en milieu urbain.
"On ne peut pas mettre un policier à chaque feu, on ne peut pas mettre un gendarme à chaque carrefour", a-t-il ajouté et de prévenir qu’avec cette technologie, chaque Burkinabè devrait savoir qu’à tout moment, tout ce qu’il pourra commettre comme délit peut être vu et qu’il pourra répondre de son forfait.
La vidéoprotection s’inscrit dans le cadre du projet SMART du ministère de la sécurité. Elle couvre toutes les activités de la police et la gendarmerie nationale. Et le fonctionnement est simple, fiable et efficace.
En fonction de la nature de l’incident, l’équipe de vidéosurveillance alerte immédiatement ces unités pour donner une solution rapide et efficace. En cas d’accident de circulation par exemples, la brigade nationale des sapeurs-pompiers est informée par l’équipe de vidéo surveillance pour la prise en charge rapide des victimes.