Par Charles Mgbolu
Dans le pittoresque village côtier de Simon's Town, en Afrique du Sud, où l'océan rencontre les pentes du parc national de la Montagne de la Table, un drame inhabituel se déroule.
Ici, le paysage charmant est ponctué par les facéties des babouins chacma, également connus sous le nom de babouins du Cap, qui n’amusent plus du tout les résidents.
À Simon's Town, les babouins, au lieu de se balancer d'arbre en arbre, atterrissent directement sur les toits et s'attaquent à tout.
Les réseaux sociaux sont inondés de vidéos montrant l'audace de ces animaux, entrant dans les magasins, s'emparant de fruits et s'enfuyant.
La frustration a atteint son paroxysme samedi dernier, lorsque les habitants sont descendus dans la rue pour une marche de protestation, exigeant une intervention urgente du gouvernement.
Les manifestants ont demandé la mise en place de systèmes efficaces de gestion des déchets et l'imposition d'amendes aux habitants et aux touristes qui nourrissent les babouins, les encourageant ainsi involontairement à rester au milieu des humains.
Les autorités s'inquiètent déjà du fait que certains de ces babouins ne montrent plus aucune crainte envers les humains, adoptant un comportement agressif qui soulève de sérieuses préoccupations de sécurité pour les résidents.
Dans la ville voisine de Kommetjie, à environ 45 km du Cap, les militants affirment que la multiplication des habitations réduit l'habitat naturel des babouins, augmentant ainsi les conflits directs entre humains et babouins.
Un équilibre délicat
La ville du Cap affirme qu'elle est confrontée au défi de contenir environ 500 babouins chacma qui errent sur la péninsule du Cap.
En 2022, le ministère des Forêts, de la Pêche et de l'Environnement, en collaboration avec le bureau du maire de la ville du Cap, a mis en place une équipe de travail conjointe pour développer un programme durable de gestion de la population de babouins chacma sur la péninsule du Cap.
Les manifestants se disent insatisfaits du travail de cette équipe et demandent aux autorités de revenir aux recommandations principales du Plan stratégique de gestion des babouins de 2023, qui inclut le contrôle des déchets, l'installation de clôtures et l'application des lois.
Les manifestants s'opposent également à la mise en œuvre de stratégies létales, telles que le déplacement forcé et l'abattage.
Repas faciles
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) affirme qu'à mesure que les populations humaines augmentent, l'urbanisation et le développement agricole empiètent progressivement sur les habitats naturels des babouins.
Trente-trois babouins auraient été tués entre juillet 2023 et juin 2024 à la suite de conflits entre humains et babouins.
En 2021, la ville a abattu un babouin mâle alpha notoire qui avait perturbé les résidents avec plus de 40 raids pour chercher de la nourriture dans les poubelles, sur les pelouses et les porches, entrant parfois dans les maisons alors que les habitants étaient présents.