L'Algérie a exprimé jeudi une vive désapprobation face à ce qu'elle a qualifié de décision « profondément préoccupante » des autorités françaises d'interdire à ses diplomates l'accès aux zones restreintes des aéroports parisiens pour gérer les valises diplomatiques, promettant d'imposer immédiatement des mesures de réciprocité.
Dans un communiqué relayé par l'agence de presse officielle algérienne, le ministère des Affaires étrangères a déclaré être « grandement surpris » par cette action de la France, qui entrave les opérations de son ambassade en violation des normes diplomatiques.
« En réponse, le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Alger a été convoqué jeudi au ministère des Affaires étrangères pour fournir des explications », indique le communiqué.

L'envoyé par intérim de l'Algérie à Paris a également contacté des responsables du ministère français des Affaires étrangères.
Le ministère algérien a précisé avoir été informé que cette restriction avait été imposée par le ministère de l'Intérieur français sans que le ministère des Affaires étrangères n'en soit informé – une démarche critiquée pour son manque de transparence et sa violation des protocoles diplomatiques établis.
Principe de réciprocité
Le ministère a souligné que cette restriction constitue une violation de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui garantit à une mission diplomatique le droit d'envoyer du personnel pour recevoir ses valises diplomatiques « directement et librement auprès du commandant de bord de l'avion ».
L'Algérie a annoncé qu'elle appliquera « strictement et immédiatement » le principe de réciprocité et a averti qu'elle se réserve le droit d'explorer toutes les voies légales, y compris porter l'affaire devant l'ONU.
Ce différend marque une nouvelle escalade dans ce qui est devenu la crise diplomatique la plus grave entre les deux pays depuis l'indépendance de l'Algérie de la France en 1962.
Les deux nations ont réduit leur représentation diplomatique au niveau de chargé d'affaires en juillet 2024.