Comment le vaccin à dose unique fait progresser les objectifs de vaccination des enfants au Sénégal
AFRIQUE
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Comment le vaccin à dose unique fait progresser les objectifs de vaccination des enfants au SénégalLe déploiement d'un vaccin hexavalent au Sénégal est salué comme un changement de donne dans la vaccination des nourrissons, redéfinissant la stratégie sanitaire régionale avec une seule injection.
Près de 6 000 agents de santé ont été formés à la manipulation de flacons sensibles à la température. / Getty Images
29 juillet 2025

Par Pauline Odhiambo

Lorsque Aissatou Diop a emmené son fils de six semaines, Amadou, dans un centre de santé du quartier animé de Pikine à Dakar pour son premier vaccin, elle s'attendait à une épreuve familière.

Les enfants plus âgés de cette mère sénégalaise avaient pleuré à cause des multiples injections reçues lors de chaque cycle de vaccination, ce qui la faisait redouter chaque nouvelle visite.

Elle ne savait pas que cette fois-ci serait différente. Avec une seule piqûre, Amadou a été protégé contre six maladies potentiellement mortelles.

« J'ai été tellement soulagée d'apprendre par l'infirmière que ce nouveau vaccin épargnerait à mon bébé des douleurs supplémentaires », raconte Aissatou à TRT Afrika tout en berçant doucement son enfant.

« En tant que mère, voir son enfant pleurer à cause de plusieurs piqûres est déchirant. Maintenant, il bénéficie d'une meilleure protection avec moins de souffrance. C'est une bénédiction. »

Le soulagement d'Aissatou reflète les sentiments des parents à travers le Sénégal, où le gouvernement a intégré le vaccin hexavalent dans son programme national de vaccination le 1er juillet.

Ce vaccin combiné, qui remplace les vaccins pentavalent et polio administrés séparément aux nourrissons, protège contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l'hépatite B, Haemophilus influenzae type B (Hib) et la polio.

La tranquillité des parents

Pour des parents comme Mamadou Fall, dont la fille a récemment reçu sa première dose, ce changement représente bien plus qu'une commodité. C'est une bouée de sauvetage.

« Dans mon quartier, nous avons vu des enfants souffrir de la coqueluche et de la polio. Savoir que mon bébé est plus en sécurité avec moins d'injections me rassure », confie-t-il à TRT Afrika.

Le vaccin hexavalent marque une étape importante dans le Programme élargi de vaccination (PEV) du Sénégal pour plusieurs raisons, notamment en épargnant aux nourrissons des injections multiples et en réduisant l'anxiété des parents.

Les nourrissons recevront désormais trois doses du vaccin contre la polio avant six mois au lieu de deux, renforçant ainsi considérablement l'immunité contre les variantes persistantes du poliovirus en Afrique.

L'introduction d'une dose de rappel à 15 mois, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, garantit une protection plus durable.

« Auparavant, de nombreux enfants nécessitaient une hospitalisation pour des cas graves de coqueluche ou d'infections à Hib. Ce vaccin signifie moins de visites à l'hôpital et une mortalité réduite », explique le Dr Fatoumata Fall, pédiatre basée à Dakar, à TRT Afrika. « C'est une avancée majeure. »

Une préparation minutieuse

L'introduction du vaccin hexavalent a nécessité une préparation minutieuse.

Près de 6 000 agents de santé ont été formés à la manipulation des flacons sensibles à la température, qui doivent être conservés entre 2 °C et 8 °C.

Marie Ndiaye, une infirmière qui administre des vaccins dans la commune de Grand Yoff à Dakar, affirme que la transition s'est déroulée sans encombre.

« Les parents étaient hésitants au début, demandant pourquoi le vaccin était différent », fait savoir Ndiaye.

« Mais une fois que nous leur expliquons qu'il est plus sûr, plus simple et tout aussi efficace, ils l'acceptent volontiers. Les enfants pleurent moins, et les mères repartent plus heureuses. »

Le déploiement du vaccin hexavalent au Sénégal suit celui de la Mauritanie voisine. Le gouvernement sénégalais a contribué à hauteur de 20 % du financement, tandis que Gavi, l'Alliance du Vaccin, a couvert le reste.

Un modèle régional

Le Dr Ibrahima Sy, ministre sénégalais de la Santé et de l'Action sociale, qualifie ce lancement de jalon.

« Pendant 18 mois, nos équipes ont travaillé sans relâche pour préparer cela », dit-il. « D'ici 2030, nous prévoyons de prévenir 2 300 hospitalisations par an grâce à ce vaccin. »

L'OMS et l'UNICEF ont joué des rôles essentiels dans la campagne, en fournissant des formations, une logistique pour la chaîne du froid et des supports éducatifs pour les parents.

« Ce n'est pas seulement de la science ; c'est de l'équité. Chaque enfant, quel que soit son milieu, mérite cette protection », déclare le Dr Jean-Marie Vianny Yameogo, représentant de l'OMS au Sénégal.

La campagne du Sénégal inspire déjà d'autres pays voisins, notamment la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, à envisager des réformes similaires.

La confiance d'Aissatou dans le fait que son enfant est protégé sans avoir à subir trop de douleur reflète ce que le nouveau vaccin hexavalent signifie pour les soins de santé des nourrissons dans la région.

« Maintenant, je peux dire aux autres mères : n'ayez pas peur. Ce vaccin est un cadeau pour nos enfants », dit-elle.

SOURCE:TRT Afrika
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