Par La Rédaction
La musique gnaoua, ou gnawa, est une tradition séculaire née de l’expérience des anciens esclaves noirs africains qui se sont installés au Maroc.
Les chansons gnaoua évoquent l’exil, l’esclavage et la survie. Selon les organisateurs, cette édition accueillera 350 artistes, dont 40 Maâlems (maîtres de la musique gnaoua) respectés, qui se produisent lors de 54 concerts dans des lieux en plein air, des sites historiques et des cadres plus intimistes.
Pendant de nombreuses années, la musique gnaoua était peu populaire en raison de ses origines minoritaires et de son lien avec l’esclavage. Cependant, elle a évolué pour devenir l’une des formes musicales les plus appréciées en Afrique du Nord.
Un phare culturel
Les organisateurs louent ses rythmes, ses invocations spirituelles et ses performances, qu’ils considèrent aujourd’hui comme un phare culturel et une expression d’identité.
« Avec toutes ces activités, le festival offre trois jours pour ressentir, réfléchir et s’émerveiller. Trois jours pour se reconnecter avec l’essentiel. À Essaouira, la musique réunit ce que le monde divise », peut-on lire dans une déclaration sur le site du festival.
La musique gnaoua, un mélange d’influences venues de plusieurs régions africaines, se marie également avec de nombreux styles musicaux différents.
Une théorie suggère que la musique gnaoua trouve son origine à Kano, dans le nord du Nigeria, également situé en Afrique de l’Ouest, comme le Mali.
Une autre théorie avance que le nom « Gnaoua » proviendrait du nom de la nation ouest-africaine « Guinée », connue pour son commerce d’esclaves au XIè siècle sous les maîtres esclavagistes européens.
Les groupes de musique gnaoua viennent principalement des villes de Marrakech et d’Essaouira, qui étaient des points de départ historiques pour les esclaves expédiés vers l’Europe.
Programme de l’événement
Le programme a démarré par une parade de rue vibrante qui a rassemblé tous les Maâlems de Gnaoua dans une marche festive.
La scène Moulay Hassan a accueilli ensuite le concert d’ouverture, avec Maâlem Hamid El Kasri, l’une des figures les plus respectées de la tradition gnaoua, aux côtés de la compagnie Bakalama du Sénégal.
Au-delà du gnaoua, la programmation du festival met en avant des voix majeures du continent africain et de sa diaspora, notamment Cimafunk, le pionnier afro-cubain ; Tiken Jah Fakoly, l’icône ivoirienne du reggae ; et CKay, la star nigériane de la pop connue pour ses succès mondiaux.