La culture Songhay-Zarma-Dendi à l'épreuve du temps
La culture Songhay-Zarma-Dendi à l'épreuve du temps
Le peuple Songhay-Zarma-Dendi se réunit chaque année dans un pays sahélien différent, utilisant leur langue commune comme outil de survie, d'unité et de continuité culturelle. Le Niger a accueilli l'édition 2025.
il y a 18 heures

Au cours d'une rencontre internationale, des universitaires, des acteurs sociaux convergent au Niger pour célébrer et préserver le patrimoine culturel et linguistique Songhay-zarma-dendi dont la communauté est répartie à travers de nombreux États d'Afrique de l'Ouest.

Les problématiques sécuritaires et environnementales comptent parmi les sujets qui occupent les membres de cette communauté fiers de leur culture et de leur patrimoine traditionnel.

Une langue doit sa survie et son succès à la fois au nombre de ses locuteurs, de même qu'à leur diversité.

En effet, les exemples de langues mortes sont si nombreux dans l'histoire et à portée de main, pour comprendre que faute d'usage, une langue peut disparaître, laissant derrière elle un peuple acculturé et qui n'est vivant qu'en apparence.

Comme le disait une célèbre écrivaine, "lorsqu'une langue meurt avec ses couleurs, ses nuances, le peuple meurt aussi".

Afin de s'éviter pareil sort, la communauté songhay-zarma-dendi présente dans de nombreux pays en Afrique, notamment dans le Sahel, organise chaque mois d'août une rencontre internationale dans l'un des pays membres.

Pour l'édition 2025, l'honneur est revenu à Niamey, la capitale nigérienne.

Deux jours durant, les participants célèbrent la diversité culturelle de leur communauté et mettent surtout en valeur leur langue, langue qu'ils parlent avec enthousiasme et fierté.

Le Pr Mamoudou Djibo, historien et homme politique nigérien, a présidé le comité d'organisation de l'édition 2025.

Comme pour les autres éditions, la tradition a été respectée et valorisée afin de garantir, par des activités et des moments de réflexion, la survie de leur identité culturelle.

"Cette rencontre culturelle internationale vise avant tout à réunir l'ensemble des communautés linguistiques de l'espace songhoi, zarma dendi. Nous invitons toutes les populations, parce que nous ne connaissons pas toutes les parentés. Et nous disons que cette découverte, cette mise en symbiose, peut aider à la cohésion nationale. Ça peut aider à créer ce qu’on appelle l’obligation de ‘’Amana’’ entre les populations. Des gens qui se savent redevables par ‘’Amana’’ sont obligés de se respecter et de coopérer, et cela participe à l’unité nationale au Niger", confie Mamoudou Djibo à TRT Afrika.

La rencontre qui réunit acteurs sociaux, acteurs économiques et intellectuels est l'occasion pour eux, toujours dans leur langue, de réfléchir sur des sujets comme le terrorisme qui affecte la région du Sahel.

Les questions de protection de l'environnement de même que la promotion des comportements écologiques sont également au menu des ateliers.

"Les communautés qui vivent au quotidien cette agression qu'est le terrorisme doivent être les mieux indiquées pour aider les pouvoirs publics dans la recherche des solutions. Il faut que les intellectuels participent à la recherche des solutions.Dans l'un des forums que nous avons organisés, nous avons regroupé des représentants des chefs des pays de l’AES afin de créer un mécanisme assez fluide pour donner à l’autorité politique de l’information exacte en temps réel et permettre au pouvoir central de prendre des dispositions pour contrer les éventuelles attaques", explique le Pr.

La rencontre internationale à Niamey a réuni à la fois les hommes, les femmes, les jeunes et les moins jeunes qui, à la fin des fora, formulent des recommandations à l'attention des pouvoirs publics pour garantir leur développement social et économique.

Elle trouve son origine historique au Mali, où, au cours des années 2000, des Maliens, réunis au sein d'une association, ont eu l'initiative d'organiser le Festival international des arts et de la culture Sonrhaï à Gao (FIASC) dans le but de mettre en valeur cette culture millénaire.

Cependant, l'éclatement de la crise en Libye ayant entraîné la déstabilisation de l'État malien a hélas conduit à une perturbation du calendrier de l'événement.

En dépit de la rébellion au nord Mali, la dynamique culturelle s’est poursuivie à Bamako et à Ouagadougou, avec cette fois-ci la participation de plusieurs universitaires et des hommes de culture nigériens qui se sont illustrés par une contribution active aux échanges culturels et scientifiques.

Après Ouagadougou au Burkina Faso, la rencontre devait initialement se tenir en 2020 à Niamey.

Des contingences extérieures ont contraint les organisateurs de cette rencontre à un report à une date ultérieure, notamment la pandémie de Covid-19 et l'organisation des élections générales.

L'édition 2025 a servi à relancer cette rencontre culturelle internationale qui vise avant tout à réunir l'ensemble des communautés linguistiques de l'espace songhoi, zarma dendi qui comprend le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Soudan, le Nigeria, le sud de l'Algérie (région de Tabelbela), la Guinée.

SOURCE DE L'INFORMATION:TRT Afrika
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