L'État syrien s'est engagé à protéger toutes les minorités et communautés du pays. « Nous condamnons tous les crimes commis à Soueida (sud) », a déclaré M. Charaa dans un discours retransmis à la télévision, peu après l'annonce par la présidence d'un « cessez-le-feu immédiat » à Soueida.
Les violences opposant des combattants tribaux et bédouins d'une part, et des druzes de l'autre, ont causé plus de 700 morts depuis le 13 juillet, selon une ONG, et ont poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir.

Dans un communiqué, la présidence a annoncé un « cessez-le-feu immédiat » et a appelé « toutes les parties à le respecter entièrement » après ces violences.
Le gouvernement d'Ahmad al-Charaa a également annoncé le redéploiement de ses forces dans la province de Soueida après un accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide des États-Unis avec Israël, qui s'était jusque-là opposé à la présence des forces syriennes dans cette région.
Samedi matin, des affrontements sporadiques ont été signalés dans la province de Soueida, située près du plateau syrien du Golan, occupé et annexé par Israël, selon des témoins.
« Les forces de la sécurité intérieure ont commencé à se déployer dans la province de Soueida (...) dans le but de protéger les civils et de mettre un terme au chaos », a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Noureddine al-Baba, dans un communiqué publié sur Telegram.
Vendredi, l'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a annoncé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président intérimaire syrien Ahmad al-Charaa « ont accepté un cessez-le-feu ».
« Nous appelons les druzes, les bédouins et les sunnites à déposer les armes et, ensemble, avec les autres minorités, à construire une identité syrienne nouvelle et unie, dans la paix et la prospérité avec ses voisins », a écrit M. Barrack sur X.
718 morts selon une ONG
Depuis le 13 juillet, les affrontements entre groupes druzes et tribus bédouines locales, dont les relations sont tendues depuis des années, dans la province de Soueida, ont causé 718 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
L'hôpital gouvernemental de Soueida, le seul encore fonctionnel dans la ville éponyme, a accueilli « plus de 400 corps depuis lundi », parmi lesquels « des femmes, des enfants et des personnes âgées », selon le médecin Omar Obeid.
La ville est privée d'eau et d'électricité, et les communications sont coupées.
Le gouvernement syrien, affirmant vouloir rétablir l'ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida. Cependant, les autorités ont été contraintes de les retirer jeudi après des menaces et des bombardements israéliens sur Damas. M. Charaa avait alors exprimé sa volonté d'éviter une « guerre ouverte » avec Israël.
Un premier cessez-le-feu avait été conclu entre les parties syriennes, mais jeudi, la présidence a accusé les combattants druzes de l'avoir violé.
Près de 80 000 personnes ont été déplacées en raison des violences, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).