Le nouvel ambassadeur d'Éthiopie en Somalie, Suleiman Dedefo, a officiellement présenté ses lettres de créance au président somalien Hassan Sheikh Mohamud, marquant une étape vers la normalisation des relations après plusieurs mois de tensions diplomatiques.
La discorde a suivi la signature par l'Éthiopie d'un mémorandum d'entente avec le Somaliland, région sécessionniste de la Somalie, en janvier 2024. Cet accord aurait permis à l'Éthiopie d'accéder à la mer Rouge via le littoral du Somaliland en échange d'une reconnaissance future du Somaliland en tant qu'État indépendant, ainsi que d'accords de sécurité connexes.
La Somalie, qui considère le Somaliland comme faisant partie de son territoire souverain, a rejeté cet accord, le qualifiant de violation de son intégrité territoriale.
Médiation de la Turquie
Les relations diplomatiques sont restées tendues jusqu'en décembre 2024, date à laquelle l'Éthiopie et la Somalie ont signé la Déclaration d'Ankara, un accord négocié par la Turquie qui a contribué à désamorcer les tensions et à poser les bases d'un dialogue renouvelé.
Les Nations Unies, l'Union africaine (UA) et un bloc régional d'Afrique de l'Est, l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), ont salué cet accord et félicité la Turquie pour ses efforts de médiation.
La déclaration comprenait des engagements à respecter la souveraineté de chacun et à poursuivre les discussions techniques sur la recherche par l'Éthiopie d'un accès à la mer.
« J'ai eu l'honneur de présenter ma lettre de créance à S.E. le Président Hassan Sheikh Mohamud, Président de la République fédérale de Somalie », a déclaré l'ambassadeur Dedefo. « À cette occasion, nous avons discuté du renforcement des relations diplomatiques, de l'amélioration des relations économiques et de l'intensification de la coopération en matière de sécurité. »
La nomination d'un nouvel ambassadeur est perçue comme faisant partie d'efforts plus larges pour rétablir la confiance entre ces voisins de la Corne de l'Afrique, qui ont repris des échanges de haut niveau et se sont engagés à résoudre les points de désaccord restants.