Le chef de l'opposition tanzanienne Tundu Lissu, qui risque la peine de mort pour une affaire de trahison, a été présenté lundi devant un tribunal de Dar es Salaam, où il est apparu combatif, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Ne vous inquiétez pas. Nous parviendrons à nos fins", a-t-il lancé en swahili au public une fois arrivé à la salle d'audience, non menotté mais entouré de nombreux policiers. "Nous irons bien", a encore dit Lissu, tandis que des partisans présents scandaient "nous t'aimons".
Tundu Lissu, qui avait survécu à une tentative d'assassinat en septembre 2017, a été inculpé en avril pour "trahison", une accusation qualifiée de politique par ses partisans.
L'accusation de trahison est passible de la peine de mort en Tanzanie et ne donne pas droit à une libération sous caution.
Un commandant de la police régionale, Marco Chilya, avait indiqué le jour de son inculpation que le chef de l'opposition était poursuivi pour des allégations d'"incitations à bloquer les élections" à venir.
Lissu, figure politique tanzanienne qui fut le candidat présidentiel du parti d'opposition Chadema en 2020, avait prévenu l'an dernier que sa formation allait "bloquer les élections par la confrontation" à moins que le système électoral ne soit réformé.
Le Chama Cha Mapinduzi (parti de la révolution - CCM) est au pouvoir depuis l'indépendance de la Tanzanie en 1961.
Chadema a été exclu mi-avril des scrutins à venir pour avoir refusé de signer un nouveau "code de conduite électoral", qui n'incluait pas les réformes qu'il demandait.