Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé la fermeture de ses bureaux au Niger et le départ de son personnel étranger, quatre mois après que le pouvoir a ordonné à l'organisation de quitter le pays.
Le CICR a confirmé la fermeture et le départ de son personnel dans un communiqué publié jeudi.
“Nous réitérons notre volonté de maintenir un dialogue constructif avec les autorités nigériennes en vue de la reprise de nos activités de protection et d'assistance strictement humanitaires”, a déclaré Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l'Afrique, dans ce communiqué.
En février, le ministère des Affaires étrangères du Niger avait ordonné au CICR de fermer ses bureaux et de quitter le pays. Aucune raison officielle n'avait alors été donnée pour justifier la décision de Naimey de mettre fin aux activités de l'ONG dans le pays.
Le CICR a indiqué qu'il avait engagé un dialogue avec les autorités nigériennes depuis février afin de comprendre les raisons de leur décision et de fournir les éclaircissements nécessaires, mais que ces efforts n'avaient pas abouti.
Rencontre avec des chefs terroristes
Le 31 mai, le président de la transition du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a justifié l'expulsion du CICR à la télévision publique nigérienne, accusant l'organisation d'avoir rencontré des “chefs terroristes” et de financer des groupes terroristes.
Le CICR a réfuté ces accusations dans son communiqué de jeudi, affirmant que le dialogue avec toutes les parties au conflit est nécessaire pour mener à bien son mandat humanitaire et qu'il “n'apporte jamais de soutien financier, logistique ou de toute autre nature” aux groupes terroristes.
L'organisation humanitaire est présente dans ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis 1990.
Depuis le coup d'État, le Niger s'est éloigné de ses partenaires occidentaux, tels que la France et les États-Unis, se tournant plutôt vers d’autres partenaires pour sa sécurité.
En novembre dernier, le gouvernement a interdit au groupe d'aide français Acted de travailler dans le pays, dans un contexte de tensions avec la France.