Dans un communiqué, l’ONG a affirmé que cette coupure, intervenue une semaine après l’arrêt de l’entrée de l’aide humanitaire, viole le droit international humanitaire et “atteste du génocide perpétré par Israël contre les Palestinien·ne·s”.
Erika Guevara Rosas, responsable des recherches et du plaidoyer d’Amnesty International, a souligné que cette politique visait à “imposer délibérément aux Palestinien·ne·s à Gaza des conditions d’existence conçues pour entraîner leur destruction physique”.

TRT Global - Gaza est bord de la faim du fait du blocus complet de l’enclave décidé par Benjamin Netanyahu. Les voix s'élèvent pour mettre fin à cette mesure.
La bande de Gaza est privée d’électricité depuis le 11 octobre 2023, après une décision du ministre israélien de l’Énergie de l’époque, Israël Katz. La seule centrale électrique de l’enclave avait alors cessé de fonctionner. Seule l’usine de dessalement du sud de Gaza avait été reconnectée en novembre 2024, avant d’être de nouveau débranchée, réduisant ainsi sa capacité de production d’eau potable de 85 %, selon Amnesty France.
L’ONG rappelle que Gaza est déjà frappée par une catastrophe en matière d’eau et d’assainissement, exacerbée par la destruction des infrastructures et le blocus israélien.
“Il ne faut pas laisser Israël utiliser l’eau comme arme de guerre”, insiste Amnesty France, qui exhorte les autorités israéliennes à rétablir immédiatement l’électricité et à autoriser l’entrée des biens essentiels pour la population.
Le gouvernement israélien justifie cette mesure comme un moyen de pression sur le Hamas, en exigeant la libération des otages encore détenus dans l’enclave. Le ministre israélien de l’Énergie, Eli Cohen, a affirmé que toutes les options seraient envisagées pour obtenir leur libération et affaiblir le Hamas.
Cette nouvelle restriction aggrave la crise humanitaire à Gaza, où les Nations unies dénoncent depuis plusieurs mois une situation de famine et d’effondrement des infrastructures vitales.
Amnesty France appelle la communauté internationale à agir pour faire respecter le droit international et garantir l’accès aux ressources de première nécessité pour les civils de Gaza.
Accusations de génocide
Depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle le Hamas a lancé une offensive contre Israël, la bande de Gaza a subi des pertes humaines considérables suite aux attaques israéliennes.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au 5 décembre 2024, le nombre de morts était estimé entre 45 000 et 50 000, dont une majorité de civils. Parmi les victimes, plus de 14 500 étaient des enfants, reflétant la prépondérance des femmes et des enfants parmi les victimes. De plus, environ 111 665 personnes ont été blessées, dont plus de 24 940 enfants.
En mars 2024, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, a présenté un rapport intitulé "Anatomie d’un génocide", accusant Israël d'actes de génocide contre les Palestiniens à Gaza. Le rapport évoque des actes tels que des meurtres, des dommages physiques et psychologiques graves, et la soumission intentionnelle à des conditions de vie entraînant la destruction physique partielle ou totale du groupe.
Décisions de la Cour internationale de Justice et mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale
Le 29 décembre 2023, l'Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ), accusant Israël d'actes de génocide à Gaza. Le 26 janvier 2024, la CIJ a rendu une première décision, jugeant plausible l'accusation de génocide contre Israël et ordonnant des mesures conservatoires, notamment l'obligation pour Israël d'empêcher tout acte génocidaire et de fournir une aide humanitaire urgente aux Palestiniens.
Par ailleurs, le 20 mai 2024, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé la délivrance de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés commis à Gaza depuis octobre 2023.
Le 21 novembre 2024, la chambre préliminaire de la CPI a émis ces mandats d'arrêt, marquant une étape historique pour la justice internationale.