L'ancien ministre mauritanien de l'Économie, Sidi Ould Tah, a été élu jeudi président de la Banque africaine de développement (BAD) avec 76,18% des voix au troisième tour du scrutin, devant le Zambien Samuel Munzele Maimbo, qui a recueilli 20,26%, selon les résultats officiels.
Il n’aura fallu que trois tours de scrutin pour départager les cinq candidats. Finalement, Sidi Ould Tah l’a emporté avec plus de 76,18 % des voix, devançant le Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %).
La Sud-Africaine Swazi Tshabalala (5,9 %) a été éliminée au deuxième tour alors que le Tchadien Mahamat Abbas Tolli l’a été au premier tour, ne récoltant que 0,88 % des suffrages.
Satisfaction de Sidi Ould Tah
Pour remporter l'élection qui se déroulait à Abidjan, siège de l'institution, il fallait obtenir une double majorité: celle des votes de tous les pays membres mais aussi celle des pays africains.
"Je voudrais d'abord remercier l'Afrique pour la confiance. Je vous remercie pour cette confiance dont je mesure la responsabilité et le devoir qui l'accompagne", a déclaré M. Tah, à l'issue de son élection.
"Je veux féliciter le Dr Sidi Ould Tah pour son élection réussie (...) je suis entré dans cette course mû par l'amour pour notre continent et pour offrir une vision pour le futur de l'Afrique. Aujourd'hui les gouverneurs ont choisi le leader qui, selon eux, va donner la vision de l'Afrique que nous voulons à ce moment décisif", a déclaré M. Maimbo dans un communiqué transmis à la presse .
Le Mauritanien devient ainsi, le 9e président de la Banque africaine de développement (BAD).
Au fil des tours de vote, M. Tah a rallié les voix de nombreux pays, dans ce scrutin où le poids de chaque Etat actionnaire est pondéré par la hauteur de sa participation au capital de la banque.
Les cinq plus gros contributeurs africains: le Nigeria, l'Egypte, l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Maroc, étaient particulièrement courtisés, tout comme les Etats-Unis et le Japon, plus gros contributeurs non-régionaux.
A la tête de ce prestigieux poste d'une institution qui s'est imposée au niveau international, M. Tah devrait mettre à profit ses dix années à la tête d'une autre institution multilatérale, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea).
Il devrait toutefois rester dans la continuité des "High 5", les cinq priorités établies par le président sortant: éclairer, nourrir, industrialiser, intégrer et améliorer la qualité de vie des populations.
"Je suis fier de l'héritage que je laisse derrière moi. Nous avons construit une institution financière de classe mondiale qui va continuer à faire progresser la position de l'Afrique dans un environnement mondial qui évolue rapidement", a déclaré M. Adesina, mardi, précisant que 565 millions de personnes en Afrique ont bénéficié de projets de la BAD ces dix dernières années.
La banque a par exemple, aidé à la construction de la plus grande station d'épuration d'Afrique, à Gabal el Asfar en Egypte, contribué à la réalisation d'un pont entre Sénégal et Gambie, à l'extension du port de Lomé au Togo, ou encore à des projets d'assainissement au Lesotho et d'accès à l'électricité au Kenya.
L’ancien ministre mauritanien de l'Economie a dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) avec un bilan positif, l’institution étant réputée comme une référence parmi les grandes banques de développement.
Sidi Ould Tah prendra officiellement ses fonctions à la tête de Banque africaine de développement le 1er septembre, alors que l’institution bénéficie du label AAA, synonyme d’accès aux marchés de capitaux à des meilleures conditions. Son capital est passé de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars aujourd’hui…
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