Plusieurs frappes israéliennes ont visé des zones de Gaza, notamment Jabalia al-Nazla au nord, ainsi que Khan Younès et Rafah au sud. Selon l’agence de presse Wafa, sept personnes ont été tuées et d’autres blessées après un bombardement israélien à Jabalia.
Trois autres personnes ont trouvé la mort lorsque deux tentes abritant des Palestiniens déplacés ont été ciblées à l’ouest de Khan Younès. Les victimes ont été transférées au complexe médical Nasser.
Dans une autre attaque, une personne a été tuée et d’autres blessées par des tirs israéliens dans la zone d’Al-Shakoush, au nord-ouest de Rafah.
Par ailleurs, les forces israéliennes ont fait exploser des habitations dans le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Gaza, ainsi que dans la localité d’Al-Qarara, au nord de Khan Younès, toujours selon l’agence Wafa.
Le président français a déclaré que la reconnaissance d’un État palestinien est "une exigence politique" autant qu’un "devoir moral", tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, en amont de la conférence de l’ONU prévue le 18 juin.
Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai. La Défense civile de Gaza avait indiqué que 54 personnes avaient été tuées jeudi dans des attaques israéliennes, 23 d'entre elles dans une frappe sur une maison à Al-Bureij, et deux autres par des tirs israéliens près d'un centre de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), nouvelle organisation créée de toutes pièces et soutenue par Israël et les Etats-Unis.
Une distribution chaotique avait fait mardi 47 blessés, la plupart par balles, dans un centre de la GHF, selon le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dans les Territoires palestiniens occupés.
Les Nations unies (et de nombreuses ONG) refusent de travailler avec la GHF estimant que son plan de fonctionnement n'est pas conforme aux "principes de base [de l'aide humanitaire que sont] l'impartialité, la neutralité et l'indépendance".
La situation humanitaire à Gaza reste désastreuse même si l'aide a commencé à entrer dans le territoire après un blocus de deux mois et demi imposé par Israël.
Jeudi également, l'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux dans le territoire palestinien où l'armée poursuit son offensive.
“Perpétuation de l'occupation”
Sur le front des négociations, le Hamas a indiqué jeudi soir que la nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, acceptée par Israël selon la Maison Blanche, ne répondait pas à ses demandes.
Les négociations sur un cessez-le-feu visant à mettre fin à près de 20 mois de guerre dévastatrice n'ont pas encore abouti depuis la reprise par l'armée israélienne de ses opérations dans la bande de Gaza mi-mars après une trêve de deux mois.
"Je peux confirmer que l'émissaire (Steve) Witkoff et le président ont soumis au Hamas une proposition de cessez-le-feu qu’Israël a approuvée et soutenue", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, lors d'une conférence de presse à Washington.
"Israël a signé cette proposition avant qu'elle ne soit envoyée au Hamas", et "les discussions se poursuivent", a-t-elle ajouté. Il n'y a eu jusqu'ici aucune réaction officielle d'Israël.
Le plan de trêve proposé par l’émissaire américain Steve Witkoff, avec le soutien de Donald Trump, prévoit un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza. Accepté par Israël mais encore en cours d’examen par le Hamas, ce plan repose sur un échange d’otages et de prisonniers : le Hamas libérerait 10 Israéliens vivants ainsi que les dépouilles de 18 autres, tandis qu’Israël relâcherait 125 Palestiniens condamnés à perpétuité, 1 111 autres capturés depuis le 7 octobre 2023, et restituerait les corps de 180 Palestiniens.
Pendant la trêve, l’aide humanitaire serait acheminée sans délai à Gaza, sous supervision de l’ONU et du Croissant-Rouge. Israël suspendrait ses opérations militaires, y compris ses vols aériens quotidiens. Un redéploiement de ses troupes serait engagé dans le nord et le sud de Gaza, en fonction des impératifs humanitaires.
Dès le début de la trêve, des négociations sous médiation américaine, égyptienne et qatarie commenceraient pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Celles-ci porteraient sur la libération finale de tous les otages, le retrait militaire israélien et l’avenir de la gouvernance de Gaza. Si aucun accord n’est conclu d’ici 60 jours, la trêve pourrait être prolongée si les discussions avancent de bonne foi.
Le président Trump garantirait personnellement la mise en œuvre du plan et annoncerait publiquement l’accord. Toutefois, plusieurs critiques soulignent que ce plan pourrait permettre à Israël de reprendre ses opérations militaires après 60 jours, ce qui équivaudrait à autoriser une reprise du génocide contre les Palestiniens en cas d’échec des négociations.
Réagissant à cette proposition, le Hamas a indiqué qu'elle ne répondait pas à ses demandes, dans la mesure où elle "signifie, en essence, la perpétuation de l'occupation, la poursuite des meurtres et de la famine", avait déclaré jeudi dans la soirée Bassem Naïm, l'un des dirigeants en exil du Hamas.
Cette proposition "ne répond à aucune des demandes de notre peuple, notamment l'arrêt de la guerre et de la famine", a-t-il ajouté, soulignant que le mouvement examinait tout de même la proposition.
Plus de 54.249 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués dans la guerre menée par Israël depuis octobre 2023, selon des données du ministère de la Santé de Gaza.