Le sénateur Bernie Sanders a condamné l’arrestation d’une étudiante turque en doctorat, affirmant qu’elle s’inscrivait dans la "dérive autoritaire" du président Donald Trump.
Rumeysa Ozturk, boursière Fulbright, a été arrêtée mardi soir par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) près de son domicile à Somerville, dans le Massachusetts, alors qu’elle se rendait à un dîner d’iftar, a déclaré son avocate Mahsa Khanbabai.
Une vidéo circulant en ligne montre des agents masqués la menotter et confisquer son téléphone.
Son arrestation s’inscrit dans une répression plus large menée par l’administration Trump contre les militants et universitaires pro-palestiniens.
Son avocate parle d’un "enlèvement"
Pendant ce temps, Khanbabai a dénoncé l’enlèvement illégal de sa cliente après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant Ozturk arrêtée par des agents masqués en civil près de l’université de Tufts, dans le Massachusetts.
La vidéo est rapidement devenue virale, incarnant la peur et la colère qui envahissent les campus américains alors que Trump intensifie la répression contre les étudiants exprimant des opinions anti-génocide.
Ozturk avait écrit une tribune dans un journal étudiant dénonçant l’invasion militaire israélienne de Gaza et, bien qu’elle disposait d’un visa étudiant valide, elle est désormais détenue en attente de son expulsion.
L’avocate Khanbabai a protesté contre son transfert dans un centre de détention en Louisiane, malgré une ordonnance judiciaire stipulant qu’elle devait rester dans le Massachusetts.
"Des agents masqués du DHS ont arrêté illégalement ma cliente", a-t-elle déclaré, faisant référence au Département de la Sécurité intérieure. Elle a ajouté que 24 heures après son arrestation mardi matin, Ozturk avait été transférée en Louisiane.

Des centaines de personnes dans le Massachusetts ont manifesté contre la détention de Rumeysa Ozturk, une doctorante turque à l’université de Tufts, par les autorités américaines de l'immigration après ses critiques envers Israël.
"Pendant toute cette période, ma cliente n’a ni été inculpée ni autorisée à parler à un avocat. J’ai enfin pu parler à Rumeysa tard dans la nuit de mercredi, et elle était soulagée d’avoir enfin une explication sur ce qui lui arrivait", a précisé Khanbabai.
La vidéo troublante de l’arrestation de la doctorante Ozturk a fait d’elle l’une des victimes les plus emblématiques de la répression migratoire de Trump. Khanbabai a ajouté : "Rumeysa n’a été accusée d’aucun crime, et le DHS n’a fourni aucune preuve qu’elle ait participé à des activités illégales."
"Il semble que la seule raison pour laquelle Rumeysa est visée soit son droit à la liberté d’expression", a-t-elle avancé.
Son arrestation semble s’inscrire dans la promesse de Trump d’expulser les étudiants qui, selon lui, se livrent à des "activités pro-terroristes, antisémites et anti-américaines", une qualification que son administration applique largement à ceux qui critiquent Israël, allié des États-Unis, et dénoncent son génocide à Gaza.
Plus tôt ce mois-ci, des agents de l’immigration ont arrêté et détenu Mahmoud Khalil, un résident légal aux États-Unis et militant palestinien qui avait joué un rôle important dans les manifestations à Columbia l’année dernière. Il risque désormais l’expulsion.
Le Dr Rasha Alawieh, spécialiste en néphrologie originaire du Liban, qui devait devenir professeur assistant à l’université Brown, a été expulsée plus tôt ce mois-ci —malgré une injonction d’un juge fédéral interdisant son expulsion avant une audience.
Les responsables du Département de la Sécurité intérieure ont déclaré qu’Alawieh avait été expulsée bien qu’elle disposait d’un visa américain, l’accusant de soutenir un dirigeant du Hezbollah.
Un étudiant de l’université de l’Alabama a également été détenu par l’ICE, a confirmé l’université.
Le journal étudiant The Crimson White a rapporté que Alireza Doroudi, doctorant iranien en ingénierie mécanique, avait été appréhendé.