FRANCE
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Emmanuel Macron à Mayotte
Le chef de l'Etat français entame une tournée de cinq jours dans l'océan Indien. La reconstruction de Mayotte et la présence française dans la région sont au centre de la visite.
Emmanuel Macron à Mayotte
Le président français Emmanuel Macron (à droite), flanqué du maire de la ville Issilamou Hamada, est accueilli avec des fleurs à son arrivée à l'hôtel de ville lors d'une visite sur le territoire français d'outre-mer de Mayotte, frappé par le cyclone, à Tsingoni, le 21 avril 2025. / AFP
21 avril 2025

Emmanuel Macron est arrivé ce lundi 21 avril, à Mayotte, première étape d’une tournée de cinq jours dans l’océan Indien. Il fera le point sur la reconstruction de l’archipel, encore sous le choc le choc après le passage du cyclone Chido.

Il se rendra ensuite dans le département français de la Réunion avant de se rendre à Maurice puis à Antananarivo, la capitale malgache, pour assister  au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien  composée de cinq Etats insulaires : Madagascar, Maurice, Comores, Seychelles, et la France au titre de La Réunion.

"On a répondu à l'urgence extrême. Maintenant, je suis là pour faire le constat de ce qui est bien fait, ce qui n'est pas assez bien fait, pour donner un coup d'accélérateur", a déclaré le président, peu après sa descente d'avion. Il est accompagné des ministres des Outre-mer, de l'Agriculture, de la Santé et de la Francophonie.

Macron arrive avec un projet de loi pour "la refondation" de l'archipel, qui vise à renforcer la lutte contre l'immigration clandestine, l'habitat illégal, l'insécurité et à soutenir l'économie locale.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, sera entériné dans la soirée par un conseil des ministres spécial que le chef de l'Etat présidera en visioconférence depuis l'avion qui le mènera à l'île de La Réunion.

"Je suis lucide, ce n'est pas un texte de loi qui réglera la situation", a-t-il expliqué. "C'est une volonté de chaque instant (...) pour régler les problèmes de fond", notamment le défi migratoire en provenance des Comores voisines et le développement économique de l'archipel, proche du stratégique canal du Mozambique. "Nous avons de grandes entreprises françaises qui vont se déployer" à Mayotte, a-t-il promis.

Quatre mois après le cyclone qui a fait 40 morts et causé 3,5 milliards d'euros de dommages, les Mahorais attendent toujours le début des grands chantiers.

Le parlement a adopté en février une loi d'urgence qui prévoit des assouplissements aux règles d'urbanisme et des facilités fiscales pour booster la reconstruction.

Mais entre manque de financements, coordination laborieuse et pénurie de matériaux, le processus patine. Et les habitations de fortune en tôle sont réapparues.

Environ un tiers de la population, soit plus de 100.000 habitants, particulièrement les personnes en situation irrégulière venant des Comores, vivent dans des logements précaires.

"Les Mahorais ne peuvent plus attendre" 

Mayotte, où la cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen a réalisé un de ses meilleurs scores à la présidentielle de 2022 (59% au second tour), reste aussi un enjeu politique majeur.

"Les Mahorais ne peuvent plus attendre: l'Etat doit urgemment venir en aide à ce territoire français!", a martelé sur X son parti, le RN. 

En décembre, le chef de l'Etat s'était agacé des critiques.

"Si c'était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde !", s'était-il emporté devant des jeunes et des mères de famille qui lui reprochaient de "raconter ses salades". Cette phrase avait suscité une polémique.

Macron avait assuré vouloir "renforcer la lutte contre l'immigration clandestine" en augmentant, jusqu'à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 24.500 en 2023.

Le texte prévoit aussi d'étendre l'aide au retour volontaire, faciliter les évacuations d'habitats insalubres dans les bidonvilles et les saisies d'armes dans un département à l'insécurité rampante.

Mayotte, où le taux de chômage atteignait 37% et le niveau de vie restait sept fois plus faible qu'ailleurs en France avant Chido, doit devenir une zone franche globale, avec des abattements fiscaux à 100%.

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