AMÉRIQUE DU NORD
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Université du Michigan: des agents infiltrés surveillent des étudiants pro-Palestine
L’université du Michigan, aux États-Unis, aurait recours à des enquêteurs privés infiltrés pour surveiller les étudiants pro-palestiniens, selon des informations publiées vendredi par le quotidien britannique The Guardian.
Université du Michigan: des agents infiltrés surveillent des étudiants pro-Palestine
Manifestation devant la résidence du président de l'Université du Michigan, à Ann Arbor / AP
il y a 13 heures

Des étudiants affirment que ces détectives privés, engagés par l’université située à Ann Arbor, dans l’État du Michigan (à environ 72 kilomètres à l’ouest de Detroit), les suivent sur et en dehors du campus, les filment et écoutent leurs conversations.

Selon The Guardian, les manifestants estiment que cette surveillance constitue principalement une tactique de harcèlement et d’intimidation.

Ils affirment que les agents infiltrés les ont insultés, menacés, et que l’un d’eux aurait même tenté de foncer sur un étudiant en voiture, l’obligeant à sauter pour éviter le véhicule.

Les étudiants disent avoir identifié plusieurs dizaines de ces enquêteurs, souvent organisés en équipes, les surveillant dans des cafés et des bars, parfois en se faisant passer pour des clients ordinaires. Dans une vidéo, on voit un enquêteur feindre un handicap et accuser faussement un étudiant de tentative de vol.

La surveillance aurait augmenté après des descentes menées récemment contre les étudiants, avec l'autorisation de la procureure générale démocrate du Michigan, Dana Nessel, et du FBI, selon les déclarations recueillies par The Guardian.

L’université du Michigan n’a pas nié ces pratiques, déclarant au quotidien britannique qu’aucune plainte n’a été reçue à ce sujet.

"Toutes les mesures de sécurité mises en place visent uniquement à maintenir un environnement sûr et sécurisé sur le campus, et ne sont jamais dirigées contre des individus ou des groupes en raison de leurs convictions ou affiliations", a indiqué l’université.

Atteinte à la liberté

L'étudiant Henry MacKeen-Shapiro a déclaré au Guardian : "La manière dont l’université répond désormais à l’activisme étudiant, en déployant une surveillance massive via des policiers en civil et une prolifération de caméras, est très inquiétante".

Des preuves collectées par ces enquêteurs auraient déjà été utilisées dans des procédures disciplinaires internes, selon les avocats des étudiants. L’université aurait dépensé 1,5 million de dollars pour engager deux consultants chargés de mener ces procédures.

La Fondation pour les droits individuels et l’expression (Foundation for Individual Rights and Expression), une organisation défendant la liberté d’expression sur les campus, a indiqué que cette utilisation de la surveillance privée était sans précédent.

"Ce n’est certainement pas l’idéal pour favoriser une culture de la liberté d’expression sur les campus, car cela crée un effet dissuasif", a estimé Lindsie Rank, directrice de ce groupe non lucratif américain de défense des libertés civiles, au Guardian.

En 2024, des manifestants ont installé un campement sur le campus pour exiger le désinvestissement de l’université dans les entreprises israéliennes, ce qui a poussé l’administration de l'université à solliciter des poursuites judiciaires contre certains étudiants.

Israël, malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, poursuit depuis octobre 2023 une guerre génocidaire à Gaza, qui a déjà fait près de 54 700 morts palestiniens, en majorité des femmes et des enfants.


SOURCE:AA
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