Après bientôt 20 mois d'une guerre dévastatrice, la pression internationale se renforce pour qu'Israël cesse son offensive et rouvre les vannes humanitaires.
Le Hamas est pour sa part prêt à entamer un nouveau cycle de discussions, "sérieuses" pour parvenir à un accord de trêve à Gaza, a déclaré son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, dans un message vidéo diffusé jeudi soir.
La Défense civile de la bande de Gaza avait auparavant fait état de la mort de 37 personnes dans des frappes israéliennes à travers la bande de Gaza.
La situation humanitaire est désastreuse dans le territoire palestinien, affamé par un blocus de plus de deux mois imposé par Israël, seulement partiellement assoupli la semaine dernière.
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a indiqué avoir repris jeudi ses distributions d'aide, faisant état de la livraison de "1,4 million de repas". Des images montrent une foule de Gazaouis portant des colis aux abords d'un de ses centres, à Rafah (sud).
Cette société privée, accusée au sein de la communauté humanitaire de servir les objectifs militaires israéliens, avait suspendu mercredi ses activités au motif de "travaux de rénovation" et "réorganisation".
La GHF avait commencé la distribution de colis-repas le 27 mai, mais son déploiement a donné lieu à des scènes de chaos meurtrières, soulevant de nombreuses critiques internationales.
Dans le dernier drame en date, mardi, 27 personnes ont été tuées quand des soldats israéliens ont ouvert le feu sur la foule qui affluait vers un de ses sites à Rafah, selon la Défense civile.
L'organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté lancé jeudi lancé un appel aux autorités israéliennes pour "la protection urgente" de l'hôpital al-Nasser et de l'hôpital Al-Amal dans la bande de Gaza, "les deux derniers hôpitaux publics encore en activité à Khan Younès (sud du territoire palestinien), où vit actuellement la majeure partie de la population", dans un message sur le réseau social X.
"Nouvelles actions concrètes”
Malgré l'isolement croissant d'Israël, les Etats-Unis, son principal allié, ont bloqué mercredi une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, soutenue par ses 14 autres membres, réclamant un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire à Gaza.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, dont le pays avait suspendu en mai des négociations commerciales avec Israël, a averti le pays de "nouvelles actions concrètes" du Royaume-Uni et ses partenaires s'il ne faisait pas taire les armes.
L'Iran a condamné le veto américain, tandis qu'en visite à Paris, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a de nouveau accusé "le gouvernement d'extrême droite" d'Israël de "génocide".
A Genève, une centaine d'employés de Médecins sans Frontières (MSF) ont manifesté pour dénoncer un nouveau système d'aide "déshumanisant" et sa "militarisation" par Israël.
En outre, plus de 130 médias et organisations de défense des journalistes, dont l'AFP, ont pour leur part demandé à Israël "l'accès immédiat" et "sans restrictions" de la presse internationale à la bande de Gaza, à laquelle les correspondants étrangers n'ont pas accès, sauf exception, depuis le début de la guerre.
Plus de 54.607 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, jugées fiables par l'ONU.