L'université a envoyé un email à ses étudiants pour leur annoncer la décision. La prestigieuse université irlandaise annonce couper tout lien avec les universités ou les entreprises israéliennes. C’est la première université occidentale à prendre une mesure académique aussi radicale envers Israël.
Le conseil d’administration du Trinity college suit ainsi les recommandations d’un groupe de travail lancé dans la foulée du blocage pendant cinq jours d’une partie du campus par des étudiants l’année dernière, pour dénoncer l’offensive militaire d’Israël à Gaza.
L’université se désengage "de toutes les entreprises dont le siège est en Israël", et ne souhaite plus conclure de "contrat d'approvisionnement avec des entreprises israéliennes, ni nouer de relations commerciales avec des entités israéliennes”, peut-on lire.
Elle ne signera aucun nouvel accord de mobilité avec les universités israéliennes.
Cette rupture sera maintenue “tant que durent les violations en cours du droit international et humanitaire » à Gaza, ajoute le communiqué.

Deux échanges Erasmus avec Israël
Le Trinity College dispose actuellement de deux accords d’échange Erasmus+ avec des universités israéliennes : l’un avec l’université de Bar-Ilan, près de Tel-Aviv, qui s’achève en juillet 2026, et un avec l’Université hébraïque de Jérusalem, qui prend fin cet été, a précisé l’université à l’Agence France Presse.
Mercredi, l’université de Genève (Unige) a annoncé rompre ses relations avec l’Université hébraïque de Jérusalem à la suite d’une mobilisation des étudiants qui a duré plusieurs mois.
Omar Barghouti, le président de la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël a salué une “ décision courageuse”. “Trinity College a pris une position significative contre le génocide en cours de 2,3 millions de Palestiniens à Gaza, et contre l’apartheid colonial et l’occupation militaire illégale. L’université s’est aussi engagée à ne plus participer à des recherches qui incluent des institutions israéliennes complices et à faire campagne avec d’autres universités européennes pour le boycott d’Israël de ces programmes de recherche”, a-t-il publié sur le compte X de l’organisation.
L’Irlande, une voix pro-palestinienne
En mai dernier, Dublin a reconnu la Palestine comme un État souverain et indépendant.
Il a également rejoint la procédure lancée devant la Cour internationale de Justice par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre un génocide à Gaza, accusations rejetées par le gouvernement israélien.
En décembre dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a ordonné la fermeture de son ambassade à Dublin, dénonçant les “politiques extrêmement anti-israéliennes” de l’Irlande.