Douze pays africains, dont le Rwanda, ont condamné mercredi le groupe armé M23 pour avoir mis en place des "administrations parallèles" dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
La condamnation par Kigali d’un groupe rebelle qu’il est accusé de soutenir militairement intervient alors que le M23 se voit reprocher des violations des droits de l’homme dans la région, où il a pris le contrôle de vastes zones depuis janvier. Le Rwanda nie ces accusations.
Les Nations Unies ont notamment dénoncé le groupe rebelle M23 pour des exécutions sommaires de suspects, dont certains mineurs, tandis qu’Amnesty International l’a accusé mardi de tuer et torturer des civils qu’il détenait illégalement, ce que le M23 dément.
Le texte, porté par Carlos Martens Bilongo, appelle à soutenir la souveraineté de la RDC et à condamner ce qui est décrit comme l'implication rwandaise.
Dans une déclaration commune, les 12 pays africains ont affirmé qu’ils "condamnent les avancées territoriales et l’installation d’administrations parallèles" par le groupe rebelle M23 et l’Alliance des Forces du Congo (AFC), dont il fait partie.
Reddition sans conditions
La RDC a également signé la déclaration lors d’une réunion régionale à Entebbe, en Ouganda.
Le texte signé dans la capitale ougandaise appelle également à ce que tous les autres "groupes armés étrangers" actifs dans l’est instable de la RDC soient démantelés et qu’ils "déposent leurs armes sans conditions".
Cela inclut les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), fondées par d’anciens dirigeants hutus rwandais responsables du génocide de 1994 contre les Tutsis.
Samedi matin, 360 personnes ont été embarquées dans des bus depuis Goma, en direction de Rubavu, dans l'ouest du Rwanda, selon un porte-parole du HCR.
Un autre groupe est les Forces démocratiques alliées (ADF), des rebelles d’origine ougandaise ayant prêté allégeance au groupe terroriste Daesh et responsables de massacres ayant fait des milliers de morts.
Le groupe Résistance pour l’État de droit au Burundi (RED-Tabara), moins actif ces dernières années mais ayant mené des attaques sur le sol burundais, est également invité à déposer les armes.
Depuis octobre 2023, le Burundi a envoyé plus de 10 000 soldats pour aider l’armée congolaise à combattre le M23 et d’autres groupes armés.