La famille de l'ancien président zambien Edgar Lungu a reporté pour la deuxième fois mercredi le rapatriement de son corps depuis l'Afrique du Sud, en raison d'un différend avec l'actuel chef de l'État concernant les détails des funérailles.
L'avocat de la famille a déclaré qu'ils ne ramèneraient pas le corps de Lungu comme prévu mercredi, car ils ne souhaitent pas que le président Hakainde Hichilema assiste aux funérailles de Lungu. Ce dernier et Hichilema étaient de farouches rivaux politiques.
Âgé de 68 ans, Lungu est décédé dans un hôpital sud-africain d'une maladie non divulguée le 5 juin. Il devait recevoir des funérailles nationales, présidées par Hichilema.

L'avocat de la famille, Makebi Zulu, a affirmé que Lungu avait exprimé le souhait que Hichilema « ne soit en aucun cas présent » lors de son enterrement.
« Nous espérons qu'un jour ses restes seront rapatriés et enterrés dans son pays natal », indiqué Zulu.
Espoir du gouvernement
Le corps de Lungu devait initialement être rapatrié le week-end dernier après sept jours de deuil national, mais la famille s'y est opposée en raison de désaccords sur le programme des funérailles.
Son retour en Zambie était ensuite prévu cette semaine pour une procession avant des funérailles nationales reprogrammées pour lundi.
Hichilema a présenté ses condoléances à la famille et a déclaré que ce moment devait être une occasion pour le pays de faire preuve d'unité. Le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, Cornelius Mweetwa, a affirmé que le gouvernement « reste optimiste » quant à une résolution de la situation.
Lungu avait battu Hichilema lors des élections de 2016.
En 2017, Hichilema avait été emprisonné pendant quatre mois, accusé de trahison par le gouvernement de Lungu pour ne pas avoir cédé le passage à son cortège présidentiel sur une route.
Leur rivalité s'est poursuivie lors de l'élection présidentielle de 2021, remportée par Hichilema.
L'année dernière, Lungu, qui restait une figure influente en politique, avait accusé le gouvernement de Hichilema d'utiliser la police pour le harceler et limiter ses déplacements.
Sa famille avait également affirmé que le gouvernement l'avait initialement empêché de se rendre en Afrique du Sud pour se faire soigner, une accusation que le gouvernement a niée.