Le responsable, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat auprès de l'AFP, a précisé que ce chiffre ne comprenait que les personnes ayant pu atteindre les hôpitaux.
Il a ajouté que de nombreuses familles ont enterré leurs morts sans chercher d'aide médicale en raison des conditions de sécurité précaires et du manque de moyens de transport.
Depuis mai de l'année dernière, El-Fasher est assiégée par les Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire en guerre contre l'armée régulière soudanaise depuis avril 2023.
La ville reste le dernier grand centre urbain du Darfour sous contrôle de l'armée et a récemment subi de nouvelles attaques des RSF après que le groupe s'est retiré de la capitale soudanaise, Khartoum, plus tôt cette année.
Crise de déplacement et de la faim
Une offensive majeure des RSF sur le camp de déplacés de Zamzam, situé à proximité, en avril, a forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir à nouveau, beaucoup d'entre elles se réfugient désormais à l'intérieur d'El-Fasher.
Les cuisines communautaires – autrefois une bouée de sauvetage – ont en grande partie cessé de fonctionner faute de ravitaillement.
Près de 40 % des enfants de moins de cinq ans à El-Fasher souffrent actuellement de malnutrition aiguë, et 11 % d'entre eux sont atteints de malnutrition aiguë sévère, selon les chiffres des Nations Unies.
La saison des pluies, qui atteint son pic en août, complique encore davantage les efforts pour atteindre la ville.
Les routes se dégradent rapidement, rendant les livraisons d'aide difficiles, voire impossibles.
La guerre, qui entre dans sa troisième année, a tué des milliers de personnes, déplacé des millions et créé ce que les Nations Unies décrivent comme la plus grande crise de déplacement et de la faim au monde.