Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a tenu des discussions de haut niveau avec le président du Conseil de direction du Hamas, Muhammad Darwish, ainsi que des membres du Bureau politique du groupe à Ankara, afin d’aborder la crise en cours à Gaza et les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu, selon des sources diplomatiques.

La réunion de samedi a mis en lumière les préoccupations croissantes concernant l’utilisation par Israël du blocus de Gaza pour affamer délibérément la population palestinienne en entravant l’aide humanitaire.

Fidan et les responsables du Hamas ont appelé à une pression internationale accrue pour garantir la livraison sans entrave de nourriture, de médicaments et de fournitures essentielles à Gaza.

Rejet des déplacements forcés

Les deux parties ont fermement condamné ce qu’elles ont décrit comme les efforts d’Israël pour déplacer de force les Palestiniens de leur terre natale. De telles actions ont été dénoncées comme des violations du droit international et une escalade grave menaçant la paix régionale.

La réunion a également abordé la situation en Cisjordanie occupée, où la Turquie a averti que les actions israéliennes visant à consolider l’occupation ont atteint des niveaux dangereux. Ces mesures, selon les responsables, constituent une menace directe pour la stabilité régionale à long terme et les efforts de paix.

Appel à l’unité palestinienne

Les efforts pour favoriser la réconciliation entre les factions palestiniennes figuraient également à l’ordre du jour. Le ministre Fidan a souligné l’importance cruciale de l’unité palestinienne et a réaffirmé le soutien total de la Turquie à toutes les initiatives visant à atteindre cet objectif.

Rencontre du chef des renseignements turcs avec la délégation du Hamas

Plus tôt dans la journée, Ibrahim Kalin, chef de l’Organisation nationale du renseignement de Turquie (MIT), a également rencontré la délégation du Hamas dirigée par Muhammad Darwish, chef du Conseil de la Shura du groupe.

Les discussions de haut niveau ont porté sur la coordination des efforts d’aide humanitaire et le renforcement de la coopération internationale pour faire face aux conditions désastreuses auxquelles sont confrontés les 2,3 millions de résidents de Gaza.

Focus sur l’aide humanitaire

Des sources sécuritaires ont indiqué que l’ordre du jour principal était d’assurer la livraison rapide et efficace de l’aide humanitaire, en particulier de la nourriture, alors que les Palestiniens de Gaza continuent de faire face à des pénuries aiguës en raison du blocus et de l’offensive militaire israélienne soutenue.

Les discussions ont également mis en avant la volonté de la Turquie de mobiliser davantage de ressources et de canaux diplomatiques pour accélérer l’aide.

Cessez-le-feu et protection des civils

La réunion a également examiné l’état des initiatives internationales visant à garantir un cessez-le-feu durable et global.

Ibrahim Kalin et la délégation ont condamné la poursuite des attaques contre les civils et les tactiques de famine délibérée utilisées à Gaza, appelant à une réponse internationale unie pour mettre fin à ce qu’ils ont décrit comme des « actions génocidaires ».

La Turquie a réaffirmé son opposition à tout plan visant à déplacer de force la population de Gaza, qualifiant de telles actions de violation du droit international et de la dignité humaine.

Soutien de la Turquie et rôle régional

Soulignant le soutien de longue date de la Turquie à la cause palestinienne, les responsables ont insisté sur le fait qu’Ankara continuerait de se tenir aux côtés du peuple de Gaza, qui a fait preuve d’une « détermination et d’une patience extraordinaires » pour défendre sa terre dans des conditions extrêmes.

La réunion a également réitéré le rejet par la Turquie des politiques expansionnistes d’Israël et a souligné l’engagement d’Ankara à s’opposer à toute tentative d’occupation ou d’annexion.

Alors que les conditions humanitaires à Gaza atteignent des niveaux critiques, la Turquie continue de se positionner comme un acteur central dans la diplomatie régionale, la coordination de l’aide et les efforts de paix.